A propos du film:
Douze ans après son Prix du Scénario pour Ice Storm (1997), Ang Lee revient au Festival de Cannes présenter en Compétition Taking Woodstock, ou une nouvelle vision du célèbre festival de rock qui marqua la fin des années 70. Adapté du livre Taking Woodstock : A True Story Of A riot, A Concert, And A Life d’Elliot Tiber et Tom Monte, le film ne raconte, selon son producteur James Shamus, "qu’une toute petite partie de cette autre histoire, un petit épisode de bonheur inattendu, arrivé presque par accident, et qui a aidé à faire en sorte cet incroyable événement ait lieu."
On suit en effet les déboires d’Elliot, jeune homme contraint de retourner vivre chez ses parents dans le nord de l’Etat de New-York. Alors qu’il tente de relancer le motel familial, il apprend qu’une bourgade voisine a refusé d’accueillir un festival de musique hippie. Elliot se jette sur l’occasion. Trois semaines plus tard, il se retrouvera embarqué dans une aventure qui va le dépasser lui et toute une génération.
"Taking Woodstock est le dernier moment d’innocence, raconte le réalisateur Ang Lee. Après plusieurs films dramatiques, j’étais la recherche d’une comédie – sans cynisme. C’est aussi l’histoire d’une libération, une histoire d’honnêteté et de tolérance – sur la naïveté que nous ne pouvons et ne devons pas perdre."
Conférence de presse:
Tout l’équipe de Taking Woodstock s’est réunie en conférence de presse pour répondre aux questions de la presse internationale. Etaient présents le réalisateur Ang Lee, les acteurs Emile Hirsch, Demetri Martin et Imelda Staunton, et le scénariste James Schamus. Extraits rapportés.
Ce que représente Woodstock :
Ang Lee : "J’étais à Taïwan. Je l’ai vu aux informations. J’ai entendu la musique. J’étais jeune... Woodstock symbolise l’innocence d’une génération qui prend ses distances avec l’ordre établi, qui cherche une nouvelle façon de vivre plus équitable, pour être vraiment en relation avec les autres, avec d’autres cultures, d’autres races. Evidemment, il y a la drogue, le sexe et le rock’n roll… Mais ils ont semé des germes que nous prenons au sérieux maintenant. C’est une icône, un symbole !"
Emile Hirsch : "Woodstock ? Cela m’évoque mes parents ou leurs amis et leurs histoires. Ils nous racontaient qu’ils ne douchaient pas, se roulaient dans la boue, se baignaient à poil. Je les interrompais alors en disant : "Stop maman ! C’est dégoutant !" (rire) C’est toujours très étrange d’en entendre parler… Savoir qu’il a existé une époque où les gens se faisaient une telle confiance, qu’ils avaient l’esprit ouvert."
Ang Lee sur l’influence du documentaire de référence Woodstock de Michael Wadleigh :
"L’idée d’origine consistait à placer des images d’archive dans le film. Mais après le tournage, j’ai changé d’avis. Evidemment, ce documentaire m’a influencé pour la photographie, la lumière, l’atmosphère de l’époque, le côté détendu de Woodstock. On a voulu être très respectueux dans notre reconstitution."
Ang Lee sur l’héritage laissé par Woodstock :
"Le fait que tout le monde vivait dans une atmosphère respectueuse, de peace and love, tous étaient égaux, en parfaite harmonie avec la nature : ce sont là les aspects les plus importants qu’a pu nous laisser Woodstock. On laissera la drogue, le sexe et le rock de côté."