Présenté dans la section Un Certain Regard, Air Doll marque la troisième venue de Hirokazu Kore-eda au Festival de Cannes. Le réalisateur japonais s’est déjà fait remarquer en 2001 avec Distance et surtout en 2004 avec Nobody Knows, qui avait obtenu le Prix d’Interprétation masculine.
Après Still Walking, tout juste sorti dans les salles françaises, Hirokazu Kore-eda poursuit son exploration des mœurs de la société nippone à travers, cette fois-ci, le regard iconoclaste d’une poupée gonflable qui prend soudainement vie… "A première vue, ce film ressemble à une histoire d’amour, explique le cinéaste, mais les vraies questions que j’y aborde concernent la nature humaine : les hommes peuvent-ils combler leur propre vacuité ? Quel est le sens de la vie ? Qu’est-ce qu’un être humain ? (…) Le film parle de la solitude urbaine, qu’il s’agisse des hommes ou des femmes."
Pour la première fois dans sa carrière, Hirokazu Kore-eda a choisi d’adapter une œuvre, en l’occurrence un manga d’une vingtaine de pages dessiné par Gouda Yoshiee. "La scène où la poupée d’air verse une larme, raconte-t-il, se vide de son air, puis est remplie d’air par l’homme qu’elle aime m’a semblé d’une grande force érotique. J’ai aussi trouvé ce passage très cinématographique. Il s’agit d’une sexualité qui passe par le souffle d’un être humain. C’était important pour moi de pouvoir explorer mes thèmes de prédilection à travers le personnage de la poupée d’air. (…) Si mon film est un cercle et que je suis au centre de ce cercle, je cherche à chaque fois à l'élargir dans toutes les directions possibles. Je peux me concentrer sur la narration, puis sur la dimension physique du corps humain, etc. Ce film est un nouveau défi que je me suis lancé."