Après la fièvre du week-end et son défilé de stars, ce début de semaine marque le commencement de la compétition et de la rétrospective Kubrick. Entre découverte risquée et plaisir garanti, ceux qui sont lassés des blockbusters trouveront avec ces deux programmes de quoi se satisfaire.


Le jury composé de dix personnalités du cinéma français et présidé par Jean-Jacques Annaud devra départager dix nouvelles productions du cinéma indépendant américain. Parmi ceux-ci, certains se sont déjà fait remarquer dans les festivals internationaux et en particulier à Sundance. C’est le cas notamment de Hedwig and the angry inch dont on a pu dire outre-atlantique que c’était le nouveau Rocky Horor Picture Show ou de Series 7, film qui brocarde au vitriol la nouvelle mode de la real tv. C’est le cas également de In the Bedroom qu’on découvrira avec intérêt pour la présence à son générique de la grande Sissi Spacek. L’interprète mythique de La Ballade sauvage et de Carrie, malheureusement absente à Deauville, nous avait confié à Sundance avoir retrouvé lors de ce tournage l’atmosphère des films de ses débuts. Espérons que le rôle écrit par Todd Field, le réalisateur, soit à la hauteur de son immense et trop rare talent.


Parmi les autres favoris, on retiendra également le film de Scott McGehee et David Siegel Bleu profond déjà présenté à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes et sur la Piazza Grande de Locarno cette année et Brooklyn Babylon, le nouveau film de Marc Levin, Caméra d’Or à Cannes il y a trois ans pour Slam.


Enfin, même si la frénésie festivalière commande de s’intéresser en priorité aux découvertes et aux nouveautés, il sera difficile au journaliste que je suis de résister à l’envie de voir enfin sur grand écran et sur copie neuve l’un des films de Stanley Kubrick. Si certaines œuvres du maître ont fait l’objet d’une ressortie ces dernières années (Orange Mécanique, Full Metal Jacket et bien sûr 2001), d’autres sont malheureusement restées invisibles en salle comme Barry Lyndon et Shining. Il serait donc dommage de passer à côté de cette opportunité cette semaine.


Yannis Polinacci