Pour sa 13e édition, le Festival du Film Français de Los Angeles : City of Lights, City of Angels a présenté en exclusivité mondiale le 3e long-métrage de Zabou Breitman : « Je l’aimais ».
Cette année encore, ColCoa confirme son succès en drainant un public toujours plus nombreux, et avide de découvrir la fine fleur de la production tricolore.
Or le 13e printemps du festival est plus que jamais incarnée par son directeur/programmateur, François Truffart, qui ne se dépare jamais de son éternel blue jeans, de son look d’ado vaguement ébahi, et dont l’audace ne se dément pas. De la programmation éclectique aux innovations constantes, des panels attendus et des intervenants remarquables, de l’ouverture à la clôture, ColCoa est une aventure à laquelle on souhaite participer.
Le Festival du Film Français, cela commence par l’arrivée au parking de la Directors Guild of America. L’entrée est frénétique, et lorsque la barrière se lève, on s’imagine passer une frontière. Bienvenue en France! Ici, du reste, si le public « jargonne en Molière » un peu plus que la normale, il n’est pas du tout affecté. Pas de smokings, et autres « pingouinades » à déclarer. En revanche, la tradition est respectée : c’est la meilleure table du pays sans conteste. ColCoa, c’est du 5 étoiles, mais ça vous le savez déjà si vous vous êtes fadés mes papiers précédents. On se baffre à qui mieux mieux, on s’ennivre de cocktails aux noms improbables « a Sainte Germaine please ». Bon, je vais pas me là jouer, même en prononçant Saint Germain correctement, je ne sais toujours pas ce que c’est. En tout cas, le foie gras, la soupe de poisson, les sushis au homard, les senteurs incroyables qui vous font saliver alors que vous êtes toujours dans l’ascenseur --- c’est clair ---définit encore le caractère unique de ColCoa.
C’est le rendez-vous incontournable du cinéma et de la gastronomie hexagonale.
En fait, ColCoa est une mécanique extrèmement bien huilée. Alors naturellement, on a été gratifié des sempiternelles loghorrées officielles et autres sponsors à remercier dans la foulée. Le réalisateur Michael Mann a ouvert les hostilités en délivrant un discours … court ! Grâce lui soit rendue ! Deux Américains lui ont emboité le pas, cédant la place à Bernard Miyet, président du directoire de la Sacem. Chaque année, la salle nourrit le même espoir : « Il va faire court, il va nous épargner, hein ? » Ben non. Et c’est à ce moment précis que l’on regrette la petite musique annonçant la fin des discours lors de chaque cérémonie américaine; et que ma voisine me murmure : « tu me réveilles quand il a fini ».
Fort heureusement l’heure de la libération sonna, lorsque la glamoureuse Zabou Breitman, lança son film.
La sortie en avant-première mondiale de « Je l’aimais » à Los Angeles, pourrait s’expliquer par un désir d’exotisme. Parce que plus Français que ça tu meurs. Un film où les paysages vous poussent à chanter « La Montagne » de Jean Ferrat, où les personnages prévalent (en opposition avec la tendance américaine, où l’action/l’histoire est généralement l’acteur principal), un film bavard mais au dialogue ciselé, fort en émotion, riche en passion, et qui offre au prodigieux Daniel Auteuil un rôle exceptionnel.
Zabou Breitman drappée dans une robe rouge éclatante, nous a confié qu’elle n’avait pas cousu sa robe dans les rideaux couleur sang de la salle. Qu’elle se rassure, on n’était pas là pour les discours, pas là pour sa robe, mais bien pour son film et lui dire en retour : « On vous a aimé ce soir »
Stephanie RONNET
Remerciements spéciaux à Guylaine Vivarat et Cathy Mouton pour leur efficacité, et leur gentillesse.
Paroles de festival : Josiane Balasko
S.R: Josiane Balasko, présenter votre film à Los Angeles, c’est votre rêve américain ?
J.B. : Non, mon rêve américain, je l’ai épousé! (elle me désigne son mari qui se tient debout derrière moi)
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