Le film japonais Go de Isao Yukisada est le grand vainqueur du Festival
International du Film de Marrakech où il a remporté l'Etoile d'Or
du meilleur film ainsi que le prix d'interprétation masculine pour son
jeune acteur Yusuke Kubozuka. Grand succès au Japon (il fut même
choisi pour représenter le pays dans la sélection à l'Oscar
du meilleur film étranger), Go raconte l'histoire d'un jeune Coréen
né au Japon en pleine crise d'identité et partagé entre
ses racines et le pays qu'il a toujours connu.

Le prix d'interprétation féminine a été attribué
à Clara Khoury pour Le Mariage de Rana d'Hany Abu-Assad qui a
fait scandale en venant chercher le prix au nom de sa comédienne absente
et qui a accusé les Occidentaux de faire payer aux Palestinien le prix
de l'Holocauste. La soirée de clôture fut ainsi le lieu d'un dernier
scandale pour un festival qui connut plus d'un incident. Quelques jours plus
tôt, un groupe de réalisateurs africains et arabes s'étaient
indignés de concourir dans une sous section "cinéma du Sud",
tandis que l'écrivain marocain Tahar Ben Jelloun accusait Pedro Almodovar
d'avoir refusé l'invitation du festival pour cause de racisme et de faiblesse
devant la pression médiatique (les relations entre le Maroc et l'Espagne
étant très tendues au sujet d'enclaves espagnoles sur le territoire
marocain).

Dans ce climat de tensions entre Occidentaux et Orientaux, à l'opposé
du message initial du festival, Daniel Toscan du Plantier a annoncé que
son équipe travaillerait à mettre en place un meilleur équilibre
entre le glamour des stars occidentales et la promotion des réalisateurs
des trois continents.

Palmarès complet :

Etoile d'Or du meilleur film :

Go d'Isao Yukisada

Prix de la mise en scène :

Fernando Meirelles et Katia Lund pour La Cité de Dieu

Prix d'interprétation masculine :

Yusuke Kubozuka dans Go

Prix d'interprétation féminine :

Clara Khoury dans Le Mariage de Rana d'Hany Abu-Assad

Prix du meilleur scénario :

Tareque et Catherine Masud L'Oiseau d'argile de Tareque Masud

Prix TV5 des cinémas du Sud :

Rachida de Yamina Bachir-Chouikh