Après le scandale de la Cinémathèque Royale, le cinéma
belge connaît encore des remous. Pour protester contre l'indifférence
du politique face à leur situation "asphyxiée", un
collectif de professionnels de l'audiovisuel appelle à une manifestation
le 21 juin prochain à Bruxelles.
Voici le texte de leurs doléances et de leurs revendications :
Non, je ne vois pas "Ma vie en Rose"
Le cinéma belge n'a pas de plan Rosetta.
-Il est asphyxié dans le "Noir-état" Et le politique se moque de notre prose
!
-Cela fait 6 ans (et plus) que nous tirons la sonnette d'alarme ("le collectif
95").
-Cela fait six ans que, régulièrement, des propositions concrètes sont faites
au monde politique par les associations professionnelles pour dynamiser le
secteur, mais sans être entendues.
-"On" nous promet la carotte du "Taxshelter" depuis plus de 12 ans, mais rien
n'aboutit.
-"On" nous promet un refinancement de la communauté française pour 2004, mais
"on" omet de nous dire qu'à cette date, il ne sera prévu qu'un milliard deux
cent millions pour l'ensemble de la culture, du social et du sport... (une
blague, en somme)
-"On" nous promet de doubler le budget de coproduction de la RTBF (de 49 à
100 millions) dans le cadre du futur contrat de gestion, mais les récents
échos nous font craindre qu'il ne s'agisse, une fois encore, d'une promesse
sans lendemain.
- "On" se réjouit devant le vivier sans cesse croissant de cinéastes, en se
gardant bien de mettre au grand jour l'état de misère du budget de la commission
de sélection du film. Aujourd'hui, avec 260 millions par an (soit environ
75 FB par habitant et par an, soit moins du dixième de l'aide accordée en
France par exemple), il faudrait aider :
-45 réalisateurs confirmés (ayant déjà réalisé un ou plusieurs longs-métrages),
- Près de 200 réalisateurs ayant réalisé un ou plusieurs courts-métrages ces
4 dernières années et qui vont logiquement introduire des dossiers pour leur
prochain projet,
- Des dizaines de jeunes "en devenir" qui introduisent leur premier dossier,
- Les coproductions étrangères.
- Et cela, dans les domaines de la fiction, du documentaire, du téléfilm et
de l'animation;
- Et pour des demande d'aides à l'écriture, à la production, à la finition
ou/et à la distribution !
- "On" pavoise devant les succès internationaux des films belges, mais on
omet de dire dans quelles conditions de plus en plus misérables ces films
sont faits (diminution inexorable du montant des aides accordées par film
et perte de la part de propriété belge: en moyenne10 millions en 2001, pour
20 millions en 94).
La session de la commission de sélection de juin (de la Communauté Française),
a reçu 110 projets (dont 24 projets de long-métrage) pour une enveloppe de
80 millions... Les chiffres parlent d'eux-mêmes. La bouilloire explose !
Nous ne pouvons plus attendre 2004.
Dans la mesure où il nous faut constater que le seul moyen de se faire entendre
par le monde politique est de sensibiliser l'opinion publique, l'ensemble
de la profession, des associations professionnelles, des réalisateurs, producteurs
et techniciens ont décidé d'agir.
Nous lancerons, le jeudi 21 juin, un premier coup de semonce, annonciateurs
d'autres actions.
Car nous ne laisserons pas les politiciens belges assurer la présidence européenne
sans que le monde sache la réalité de notre secteur.
Aujourd'hui le cinéma belge et européen peut être rentable !
Nous agirons jusqu'à ce que les décideurs politiques comprennent enfin les
enjeux culturels et économiques de notre secteur.
Nous agirons jusqu'à l'obtention d'acquis substantiels, concrets et immédiats.
RENDEZ-VOUS LE JEUDI 21 JUIN à 10H00
DEVANT LES CABINETS MINISTERIELS DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE
Place SURLET DE CHOKIER (en face de la place Madou)
Mettez votre smoking, votre costume ou votre robe de Cannes, Prenez vos
boîtes vides de films ou tout autre matériel de percussion, Imprimez le logo
du collectif 2001 et affichez-le où bon vous semble,
Et rebaptisons ensemble les titres de nos films:
Ne dites plus:
"Ma vie en rose" mais dites "Ma vie en noir"
"Thomas est amoureux" mais "Thomas est malheureux"
"Une liaison pornographique" mais "Une trahison politique"
"L'amour en suspend" mais "Le cinéma en suspend"
Les convoyeurs attendent" mais "Les réalisateurs attendent"
"Le roi danse" mais "Le roi pleure"
"Rosetta" mais "Noiretta"
"Toto le héros" mais "Toto, le zéro"
"En vacances" mais "Au chômage",
"L'oeuvre au noir" mais "Les oeuvres en noir",
"Petites misères" mais "Grandes misères"
"Le rêve de Gabriel" mais "Le cauchemar de Gabriel"
Ajoutez un point d'interrogation et mettez au pluriel "La promesse"
Parlez de "Détaxandria", du "Enieme jour", de "L'ultime plan", de "Pleure
Germaine!", de "Abracadabrantesque"
Demandez leurs:
· "Pourquoi filmer le jour de la fin du cinéma belge ?"
· "Que faisaient les politiques pendant que le cinéma marchait dans la rue
?"
Battons la rumeur qui dit que "Cela n'arrivera jamais près de chez nous".
Le collectif 2001
Au nom de l'ensemble des associations de Prospere, de l'UPFF, de Cinéma Wallonie
et de tous les réalisateurs, producteurs, techniciens, acteurs et prestataires
techniques de l'audiovisuel de la communauté française de Belgique.
TRANSMETTEZ AU MAXIMUM CETTE INFORMATION AUTOUR DE VOUS !
FAITES CHAUFFER INTERNET ET BELGACOM !
Contact: collectif2001@swing.be