Les Ecrans Documentaires se sont donnés pour vocation depuis 1997 de refléter la richesse de la création documentaire dans toute sa diversité. En privilégiant les nouvelles écritures et les nouveaux talents tout en offrant des parcours avec des auteurs majeurs. Ils suscitent le débat et proposent des espaces d’échanges d’expériences.

Les propositions 2005 :

La compétition Premier Geste
Dans un souci de radicalisation de la philosophie de son projet, le Festival organise cette année une compétition unique Premier Geste (courts et longs), une sélection de films remarqués pour leur caractère, résolument libres, indépendants, engagés dans le monde, fruits d’une réelle nécessité pour leurs auteurs. Parmi la vingtaine de films sélectionnés, on trouvera des œuvres comme Border de Laura Waddington ou La Femme seule de Brahim Fritah, déjà plébiscitées dans de nombreux festivals mais surtout des inédits, aux conditions de création fragiles, quand ils n’ont pas été autoproduits. Un éventail d’une extrême variété, tant par leurs sujets que pour leurs démarches d’écriture, des films qui proposent de s’interroger sur l’intime, la vie, la mort, l’identité, ou de s’immerger profondément dans les questions sociales et politiques, les exclusions, la précarité, l’exil, l’aliénation, le carcéral, des « questions d’Orient »…

Sélection Premier Geste Courts
- Ca sera beau de Wael Nourredine 30’
- La Femme seule de Brahim Fritah 23’
- Quelques miettes pour les oiseaux de Nassim Ammaouche 28’
- Tweety Lovely Superstar de Emmanuel Gras 18’
- Devant elle de Angela Terrail 18’
- Plus long que la nuit de Robert Cahen 10’
- Border de Laura Waddington 27’
- Azrak Ramadi (Bleu-gris) de Mohammed al Roumi 23’
- La Colonie de Vincent Roux 26’
- Pour vivre j’ai laissé (Collectif) 30’

Sélection Premier Geste Longs
- A l’Est de Walbrych de Max Hureau 57’
- La tercera vida de Vanja d’Alcantara 47’
- Donner le jour de Martin Verdet 78’
- Dreyer pour mémoire, exercice documentaire de Olivier Derousseau 59’
- Souvenir d’un voyage dans le Maroc de Christophe Clavert 60’
- A Côté(s) de Anne Philippe 45’
- Ningun lungar en ningun parte de José Luis Teira Leva 70’
- J’ai pas tué Saddam de Guillaume Bordier 52’
- Les Messieurs de Patric Chiha 52’
- Terra Magica de Fanny Guiard 70’

Cycle Sergueï Loznitsa (en sa présence)
Né à Kiev en Ukraine en 1964, Sergueï Loznitsa, formé à l’Institut cinématographique de Moscou (VGIK), vit et travaille à Lübeck (Allemagne). Il vient de terminer son dernier film Blockade sur le blocus de Leningrad dans le studio de Sharunas Bartas à Vilnius.
Depuis Aujourd’hui nous construisons la maison (1996, co-réalisation avec Marat Magambetov), Sergueï Loznitsa a élaboré en quelques huit films, une œuvre déjà remarquable. Ces choix esthétiques et formels très tranchés, dont la partition sonore a une importance capitale, laissent un libre champ d’interprétation au spectateur sur la représentation d’une Russie suspendue entre son histoire et ses mutations. Un cinéma élégiaque, un cinéma de l’expérience singulière.
Fruit d’une expérience originale de collaboration entre six structures de diffusion, Les Ecrans Documentaires, accueillent « en escale » le cycle intégral de ses films et proposent un atelier avec le cinéaste en partenariat avec ADDOC, l’association des cinéastes documentaristes.
En écho, Les Ecrans Documentaires, à l’occasion d’une nouvelle collaboration avec L’Acrif (Association des cinémas de recherche en Ile de France), propose une avant-première du dernier film de Sharunas Bartas, Seven Invisible Men.

Carte Blanche au Moulin d’Andé CECI
Le Centre des écritures cinématographiques et le Festival Les Ecrans documentaires ont décidé de s’associer dans le cadre de l’édition 2005 pour proposer une carte blanche aux auteurs résidents du Moulin d’Andé, éclairée par une rencontre sur les principes, questions et apports que suscitent les résidences d’écriture dont les propositions se multiplient sous des modalités très diversifiées.
Un « temps fort » le mercredi 16 novembre, avec à 16 h une rencontre « L’écriture, le geste, échanges d’expériences » et à 20 h la projection des deux premiers films, The Land of Silence et Vide pour l’amour, de Vimukthi Jayasundara, cinéaste sri-lankais, Caméra d’Or 2005 à Cannes pour La Terre abandonnée dont la sortie en salles est programmée prochainement.

Les ateliers de réalisation, journées particulières
Au même titre que se développent aujourd’hui les résidences d’écriture s’attachant à permettre l’éclosion et la maturation de projets de films singuliers, se multiplient dans des contextes variés (maisons de quartiers, prisons, écoles, centres de rétentions, friches culturelles) des ateliers de réalisation d’objets-films, miroirs d’expériences collectives, mis en œuvre par des cinéastes.
L’association Son et Image, organisatrice du Festival lance au cours de cette rentrée Cinéma de Quartier, une nouvelle expérience d’ateliers de réalisation documentaire, inscrits dans le territoire local. Il nous a semblé judicieux à cette occasion de mettre en regards, en interrogations et en résonances une programmation de films et des témoignages d’expériences de ces pratiques lors de deux journées du festival, les vendredi 18 novembre et dimanche 20 novembre. Dans la programmation de ces journées, on retrouvera des films de la compétition Premier Geste, tel Pour vivre j’ai laissé (Collectif) et Dreyer pour mémoire, essai documentaire de Olivier Derousseau, et deux temps rencontres dont l’un, celui du dimanche 20 novembre, sera accueilli par Anis gras, Le lieu de l’autre, nouvel espace culturel de rencontre arcueillais.

Les Mutations de la valeur « travail »
Soirée spéciale sous l’égide du Conseil général du Val de Marne, partenaire du festival depuis l’origine. Dans un contexte de précarité exacerbé par les critères de compétitivité et de concurrence, la « valeur travail » enregistre des modifications radicales de sa représentation comme de son vécu et de son ressenti.
Les deux films programmés en présence de leurs auteurs Liebe Arbeit de Vanessa Lenzi et
Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés de Sophie Bruneau et Marc Antoine Roudil, interrogent de manière croisée et complémentaire aliénation, prédétermination des parcours, souffrance au travail et les mécanismes qui les engendrent. Pour une mise en réflexion en présence des cinéastes.

Le cabinet d’essai et de curiosité
Cette nouvelle proposition du festival prolonge et élargit le champ des questions de représentation et de leurs modes de « monstration ». Celles d’un spectateur, qui n’est pas simplement concerné, impliqué mais invité à un positionnement réceptif et sensible plus singulier. Le Cabinet d’essai et de curiosité propose des films atypiques, une performance cinématographique, des dispositifs vidéo et une nouvelle version de l’installation Voir les yeux fermés proposée par les Yeux de l’ouïe et l’atelier En quête d’autres regards dans et hors les murs de la Maison d’Arrêt de la Santé.

Enfin le Festival Les Ecrans Documentaires a le plaisir d’accueillir en Première Escale, Le Salon des refusés organisé par ADDOC pour son édition « nomade » : premier éclairage à partir d’un film non diffusé sur une chaîne hertzienne nationale, interrogeant les écritures télévisuelles d’aujourd’hui.