Dans Hundstage (Dog Days), une captivante exploration de l’oisiveté estivale d’une banlieu autrichienne, Maria Hoftstatter, grande comédienne de théâtre en Autriche, fait un numéro remarquable dans le rôle d’Anna, une auto-stoppeuse mentalement retardée dont le bavardage incessant cause des réactions très diverses chez les malheureuses personnes qui ont accepté de la conduire. L’actrice nous raconte comment elle a préparé son rôle et comment elle a travaillé avec l’enfant terrible du cinéma autrichien Ulrich Seidl. Hundstage a été élue par la FIPRESCI révélation de l’année et sera projetée lors d’une séance spéciale à la Semaine de la Critique le 17 mai.

En regardant Anna dans le film, on ne peut vraiment pas dire si c’est une actrice qui joue ce rôle ou une personne réellement malade…

C’est un merveilleux compliment ! (sourires) Je ne m’attendais pas à ce que ma performance soit si convaincante, je suis très flattée.

Comment avez-vous préparé ce rôle ?



Quand Ulrich m’a contactée pour me proposer le rôle d’Anna, il m’a tout de suite semblé que ce rôle nécessiterait une longue préparation. C’est pour cela qu’Ulrich est venu me trouver très tôt, de sorte que nous ayons le temps de construire ce personnage. Nous avons commencé par parler du sujet du film puis nous avons défini le personnage d’Anna. Au début, ce n’était que des discussions sur son caractère, son comportement, puis nous avons commencé à faire des essais en vidéo.

Ensuite, je suis allée dans une institution pour handicapés mentaux pour voir vraiment comment ces personnes se comportent et ce qui était normal pour eux. L’étape suivante fut de sortir, d’aller dans des supermarchés ou des parkings, et d’essayer d’être Anna avec les gens. En jugeant de leur réaction, je pouvais savoir comment je devais jouer Anna. Et quand les gens ont vraiment réagi en me prenant vraiment pour Anna, le tour était joué !

Quel genre de metteur en scène est Ulrich Seidl ?

La chose la plus remarquable chez lui, c’est qu’il aime vraiment énormément ses personnages et les personnes qui les incarnent. Il a un amour très profond pour ces gens, et c’est pour cela qu’il y avait une excellente ambiance pendant le tournage. Il n’a jamais forcé personne à faire ce qu’il ne voulait pas faire. C’était une expérience de partage, dans le sens où tout le monde se sentait bien avec ce qu’il avait à faire. C’est pour moi la grande qualité d’Ulrich Seidl en tant que metteur en scène.



Robin Gatto