Plus grand cinéma d’Afrique, Mégarama est un multiplexe à dimension pharaonique, né de l’envie de Jean-Pierre Lemoine, propriétaire indépendant de multiplexes depuis plus de 50 ans, de développer une offre équivalente à celle que l’on trouve en Europe. D’une capacité de 3650 places pour 14 salles à Casablanca et de 1100 places pour 9 salles à Marrakech, les multiplexes offrent des services annexes (confiserie, bar, etc.) dispensés par un personnel formé, ainsi qu’une très grande qualité technique en matière de projection, de son et de confort. L’objectif : redonner au public marocain le goût de l’expérience cinématographique.
Achevée en novembre 2008, l’installation de projecteurs CP2000-X de Christie permet ce passage au numérique et s’inscrit dans la dynamique de modernisation des multiplexes marocains. En complément du 35 mm, le numérique a pour ambition d’offrir une image et un son de meilleure qualité que le format argentique actuel de référence. Mais pas seulement.
« Nous souhaitions depuis longtemps amorcer un virage vers le numérique », explique Jean-Pierre Lemoine, propriétaire du groupe Mégarama. « Il était cependant nécessaire pour nous de disposer d’un double équipement, car au contraire des films américains, les films marocains et égyptiens, qui constituent une bonne partie de notre programmation, ne sont pas encore tournés en numérique. Pour notre passage au numérique, nous sommes ravis d’avoir collaboré avec Christie, qui nous a fourni une prestation très professionnelle. Nous sommes confiants dans la qualité et la fiabilité des produits fournis. »
Christie, des projecteurs à la qualité d’image et de son inégalée
Déjà équipé du CP650 de Christie pour le 35 mm, Mégarama a retenu le CP2000-X de Christie pour son déploiement en numérique. Quatre vidéoprojecteurs ont été répartis entre Casablanca et Marrakech, à hauteur de deux salles par complexe, et associés à quatre serveurs Dolby pour stocker les fichiers numériques.
« Nous nous réjouissons que les systèmes de projection Christie aient été retenus pour un nouveau déploiement majeur de cinéma numérique », déclare Pascal Gervais, directeur du développement France de Christie. « Ce choix atteste les performances et la qualité reconnues de nos solutions numériques. »
Le groupe Mégarama a déjà pu constater de nombreux bénéfices depuis le passage au numérique, parmi lesquels :
- Une fixité et une stabilité verticale parfaites de l’image, qui ne peut se dégrader ;
- Une restitution des couleurs élargie ;
- Une grande souplesse conférée par le ballast universel qui offre une grande souplesse pour une montée en puissance de la lampe et se configure sans difficulté pour une utilisation dans tous les pays ;
- Un transfert inutile des négatifs sur des cassettes numériques pour le montage car on part déjà d’une source numérique ;
- Un sous-titrage et des versions changeables en un instant et ce de manière réversible, comme sur un DVD ;
- Un support inusable puisqu’immatériel ;
- Un transport léger puisqu’immatériel avec possibilité de transfert par satellite ;
- Un prix de la transmission et du stockage faible ;
- Une programmation en salle plus intensive car réactualisable ou adaptable en un instant à la taille de la salle ;
- Enfin, un système interactif et polyvalent ouvert à d’autres projections que celles de films, le projecteur numérique pouvant être connecté à n’importe quelle source vidéo.
Un gain de temps à l’importation
Le virage vers le numérique répond d’abord à des motivations économiques. En effet, sur les zones francophones, pour des raisons relatives aux douanes, les délais de livraison sont très longs et imposent des coûts très élevés en raison de la taille des bobines argentiques. Le métrage pellicule est d’environ 600 mètres pour une bobine. Pour obtenir une seconde de projection à l’écran, il faut 46 centimètres de pellicule. Un film comporte donc en général neuf bobines pour un métrage total de plus de 5000 mètres de pellicule, faisant prendre tout son sens à l’expression « long métrage ». Pour un film de deux heures trente, la copie peut ainsi peser jusqu’à quarante-cinq kilos. Détériorable, il est nécessaire de la manipuler avec grand soin.
Au contraire, les copies numériques, qui coûtent en moyenne 50 % moins cher que la copie du même film en 35 mm, peuvent être distribuées sur support physique car elles sont dématérialisées sur un disque dur qui ne pèsent que quelques centaines de grammes. Elles peuvent être envoyées par Chronopost, assurant des délais et des coûts de livraison bien moindres. Par ailleurs, sous réserve de l’accord des distributeurs et des ayants droit, une copie peut être utilisée pour plusieurs salles, là où une bobine argentique était destinée à une salle unique. Les films peuvent être distribués également par satellite, par réseau privé virtuel (VPN) ou encore par fibre optique.
« L’objectif à terme sera de recevoir les copies numériques par fibre optique, dont l’installation est actuellement en cours », ajoute Samir Sfar, directeur technique de Mégarama. « Nous serons, encore une fois, les premiers à disposer de ce service, nous plaçant d’office parmi les leaders du cinéma numérique en Afrique du Nord. »
La réception par fibre optique assurera ainsi un gain de temps supplémentaire pour Mégarama. Envoyés sur disque dur à une salle en moins de quarante-huit heures, les fichiers numériques doivent être raccordés par l’opérateur projectionniste à la librairie via une interface de type USB2 ou CRU pour en décharger le contenu sur la mémoire centrale. Le temps de chargement dans la librairie de stockage équivaut à peu près à la durée du film. Reçus par réseau (satellite, fibre, etc.), les programmes sont chargés de manière automatique dans la librairie.
Redonner le goût du cinéma au spectateurs… tout en luttant contre le piratage
Le passage au numérique autorisé par le CP2000-X de Christie sera peut-être l’occasion de redonner aux spectateurs marocains le goût de la fréquentation des salles obscures. Pour Jean-Pierre Lemoine, la qualité améliorée du son et de l’image, associée aux écrans géants et aux prestations offertes par le multiplexe devraient conférer à la projection une dimension festive et enrayer l’achat de DVD piratés, acte devenu tellement anodin au Maroc que les pirates n’ont même plus le sentiment d’enfreindre la loi. Véritable fléau, le piratage est la cause principale de la désaffection du public. Un cercle vicieux pour Jean-Pierre Lemoine : « En raison du piratage, il y a de moins en moins de salles de cinéma au Maroc, et de facto, les spectateurs recourent toujours davantage au piratage, surtout matérialisé ici par la vente à l’étalage. C’est un cercle vicieux. Des multiplexes comme Mégarama, équipés en numérique pour des sensations cinématographiques sans précédent, devraient concourir à redonner l’envie aux spectateurs de se déplacer pour partager un moment unique. »
A propos de Mégarama
C’est en 1950 que le premier cinéma du groupe créé par Jean-Pierre Lemoine ouvre ses portes dans un petit village français de 2000 habitants. C’est le début de l’épopée Mégarama : suivront de nombreuses salles dans les années 1970, avec notamment la création du groupe UGC en 1972, en association avec Jean-Charles Edeline et dix indépendants de banlieue et de province. Au début des années 1980, pressentant l’évolution de la technique et du mode de consommation des spectateurs, Mégarama vend la majorité de ses salles traditionnelles. Fort de l’expérience « grand écran » et des dernières innovations en matière de son (le THX notamment, dont le groupe a été le premier importateur en Europe), ce dernier se lance dans la construction de multiplexes et y intègre les salles « Horizon ». Conscient de l’importance du maintien de salles de proximité qui drainent un public différent de celui des grands multiplexes, le groupe développe, en accord avec les municipalités, des programmes de centre ville qui, à condition d’offrir les mêmes qualités de confort et de programmation, maintiennent l’activité des cités.
Le groupe Mégarama a lancé depuis 1996 plusieurs projets de complexes en France, mais aussi au Maroc : Casablanca, ouvert en 2002, est la première étape marocaine du groupe. Le complexe de Marrakech voit le jour en 2007.
Le groupe Mégarama a également produit et co-produit de nombreux films aux côtés de réalisateurs de talent, parmi lesquels Cayatte, Polanski ou encore Ferreri, et assure la distribution de productions au sein du bassin méditerranéen.