IIIième
Muestra du Cinéma Asiatique de Barcelone :
Organisée par l'association
"100 000 rétines", la Muestra du Cinéma Asiatique de Barcelone est
devenue en trois ans la première manifestation espagnole consacrée au cinéma
asiatique. " L'Asie possède une production cinématographique incroyablement
riche " notent ses organisateurs, " et pourtant le cinéma asiatique demeure
encore assez méconnu en Espagne. Les films taiwanais, indonésiens, chinois,
vietnamiens, coréens et japonais sortent à quelques rares occasions, surtout
quand il s'agit de grands réalisateurs, mais le jeune cinéma actuel réalisé
dans ces pays reste peu connu. C'est pour offrir au public une sélection de
films de ces pays qu'est née en 1999 la Muestra du Cinéma Asiatique de Barcelone".
Non compétitive, la Muestra, tout comme le Far
East Film Festival d'Udine, ne décerne qu'un prix du public (le plus important
prix dans un festival, diront certains), revenu l'an dernier à la délicieuse
comédie radiophonique Le Temps de la Radio de Koki Mitani (Orléans
1999). Pour sa troisième édition, la Muestra augmente le nombre de ses sections,
de ses films et de ses salles et affiche sa volonté de conquérir un plus large
public (6000 spectateurs l'an dernier s'étaient déplacés dans l'unique lieu
de projection du festival). Dans la section officielle, sept films très récents
se disputeront le Prix du Public.
* Boy's Choir
de Akira Ogata, Japon, 2000 (Prix Alfred Bauer du Premier Film Berlin 2000)
* Hidden Whisper de Vivian Chang, Taiwan, 2000 (Cannes 2000)
* Barking Dogs Never Bite de Bong Joon-Ho, Corée du Sud, 2000 (San Sebastian
2000, Prix du Scénario Slamdance 2000, Prix FIPRESCI Honk Kong 2001)
* Devils
On The Doorstep de Jiang Wen, Chine, 2000 (Cannes 2000)
* Bangkok
Dangerous de Oxide et Danny Pang, Tailande, 2000 (Rotterdam 2001, Cognac
2001)
* All The Way de Shi Runjiu, Chine, 2000 (Rotterdam 2001, Udine 2001)
* 6ixtynin9 (Pen-ek Ratanaruang, Thailande, 1999 (Udine 2000, Toronto
2000)
* Sigh de Feng Xiaogang, Chine, 2000 (film ayant raflé la plupart
des prix du Festival du Caire 2000)
* Film d'ouverture: Yi
Yi de Edward Yang, Taiwan/Japon, 2000 (Cannes 2000)
La section Pays
Invité, inaugurée l'an dernier avec le Japon, est consacrée cette année à la
Corée du Sud. Comme l'expliquent les organisateurs : " Les lois rigides qui,
du temps de la dictature, limitaient le contenu des films à de la propagande
anticommuniste, ont cédé la place à une production d'une
vitalité remarquable. Les investissements des grandes entreprises ont
rendu possible l'éclosion d'un nouveau cinéma indépendant
coréen emmené par des jeunes cinéastes formés à
l'étranger et désireux de renouveler de manière originale
les genres traditionnels. Cette montée en puissance a fait des films
d'action Shiri (1999) et Joint Security Area (2000) les plus gros
succès de toute l'histoire du cinéma coréen. La Muestra
de Barcelone présente cette année des oeuvres de styles divers
espérant donner un juste aperçu de la modernité de la production
coréenne actuelle.
* Tell
Me Something de Chang Yoon-hyun (Udine 2000, Cognac 2001)
* Peppermint
Candy de Lee Chang-Dong (Cannes 2000)
* Girl's Night Out de Im Sang Soo Im (Udine 2000)
* Segimal de Song Neung-han (Thessalonique 2000)
* My Heart de Bae Chang-ho (Prix du Public Udine 2000)
A cette sélection
viennent s'ajouter deux sections spéciales consacrées à
Bollywood et au cinéma japonais des années 80. Avec son baroque,
ses musiques et ses danses délirantes, le cinéma "masala"
de Bollywood est l'un des plus productifs au monde (plus de 800 films par an).
Bien qu'il soit avant tout destiné au marché intérieur,
il a ses fans partout dans le monde et méritait ainsi qu'une section
lui soit consacrée. Parmi les films retenus: Barsaat de Raj Kapoor
(1949), oeuvre pionnière dans le genre, et Karan Arjun de Rakesh
Roshan, dont les passages musicaux sont proprement incroyables.
Dans le panorama
du cinéma japonais des années 80, on trouvera avec plaisir des
films aussi divers que Shogun's Samourais de Kinji Fukasaku (un jidai
geki mineur mais furieux du futur réalisateur de Battle Royale),
Knock Out, le premier film de Junji Sakamoto (présenté
en France à la première Biennale du Cinéma Japonais d'Orléans)
et Ohan du grand réalisateur Kon Ichikawa, l'histoire d'un homme
profitant de l'amour de deux femmes pour vivre à sa guise.
La Muestra compte
en plus une excellente section animation dont le titre vedette sera cette année
le Chinese
Ghost Story de Tsui
Hark et Andrew Chen, sorti récemment dans les salles françaises.
Robin
Gatto, avec l'aimable contribution des organisateurs de la Muestra