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Martin Scorsese Masterclass in Cannes

 

 

 

Nour El Chérif à la Biennale des Cinémas Arabes

Moins connu en Occident qu’Omar Sharif, Nour El Cherif est pourtant sans conteste LE grand acteur du cinéma égyptien. Contrairement au héros du Docteur Jivago, Nour El Chérif n’a jamais été tenté par les sirènes d’Hollywood et a mené dans son pays natal une fructueuse carrière (plus de 200 films) qui a fait de lui une star adulée dans tout le monde arabe.

Par son humanité, son brio intellectuel, ses convictions plitiques et l’amour qu’il inspire à son public, Nour El Chérif occupe en Egypte la place qu’occupait Mastroianni en Italie : celle d’un acteur aux multiples visages qui ne s’est jamais cantonné sagement à un seul type de rôle. Et le parallèle ne s’arrête pas là, car si Mastroianni fut à l’écran le double de Fellini, c’est Youssef Chahine qui trouva en Nour El Chérif son alter-ego de cinéaste (La Mémoire) et d’artiste persécuté par la censure (Le Destin).

A l’honneur du Festival de Nantes, où nous l’avions rencontré en novembre dernier, Nour El Chérif est cette semaine le président du jury de la Biennale des Cinémas Arabes qui se déroule à l’Institut du Monde Arabe à Paris du 29 juin au 7 juillet.

Comment êtes-vous venu au cinéma ?

Je suis intéressé par le cinéma depuis que je suis enfant. J’ai d’abord été fasciné par le théâtre et les acteurs de théâtre. La première fois que j’ai joué sur scène, c’était au collège, à Alexandrie. Cela a été un grand changement pour moi, et après j’ai demandé comment on pouvait entrer dans une école d’artistes. Mais j’ai du rester encore trois ans au collège et trois ans au lycée, avant de pouvoir entrer enfin dans une école de théâtre. Là, j’ai étudié la mise en scène. J’ai fini cette formation en 1967, l’année de mon premier film, Le Palais des Désirs. Cette même année, j’ai aussi fait une pièce de théâtre pour enfants, basée sur une œuvre de la littérature indienne, « Le Prince Volant », ainsi qu’une série de téléfilms qui a duré trois ans. Ce fut vraiment un grand départ dans mon métier.

Quels genres de films regardiez-vous étant enfant ?

Des films égyptiens, souvent des mélodrames musicaux. Dans les quartiers populaires, les cinémas projetaient souvent trois films en même temps, deux films égyptiens et un film américain. A cette époque, les séries télévisées étaient aussi projetées, chaque semaine, dans les cinémas. Je me rappelle de Zorro et d’autres séries, de films comme Quo Vadis, des westerns avec Gary Cooper. Le cinéma était donc un monde très magique pour moi, et pendant toute ma formation artistique, j’ai rêvé de jouer au cinéma.

Vous êtes né dans un quartier populaire d’Alexandrie…

En effet, un quartier populaire très connu en Egypte, celui de la mosquée de Sayyeda Zeinab – à ne pas confondre avec celle du même nom à Damas. Même quand j’ai été célèbre, je suis resté dans ce quartier, de 1967 à 1972. Après mon mariage, cependant, j’ai finalement quitté mon quartier. Mais la maison de ma famille est là-bas et j’y vais souvent. Pendant le ramadan, j’y rencontre mes amis d’enfance.

Que faisaient vos parents et ont-ils accepté facilement votre envie de devenir acteur ?



Mon père est mort quand j’avais un an ; il avait une épicerie. J’ai été élevé par deux oncles qui travaillaient dans une usine de menuiserie. Ils refusaient totalement que je sois acteur, mais je leur ai menti sur mes études : je leur ai dit que j’étudiais la décoration, et comme je dessinais très bien, je faisais plein de croquis dans mes carnets de cours ! (Rires) Même si en arabe, on dit que les mensonges n’ont pas de pieds et qu’on ne peut aller très loin avec, j’ai continué de mentir et quand ils ont commencé de faire pression sur moi pour que j’arrête, je leur ai dit que c’était impossible. Ils ont alors refusé de me donner de l’argent de poche et j’ai du travailler pour continuer de financer mes études. A la fin de ma première année d’études artistiques, j’étais premier de ma classe et on m’a donné un prix d’argent, 8 livres égyptiennes. En deuxième année, on pouvait recevoir 12 livres. Quand j’étais en deuxième année, un de mes professeurs, un réalisateur égyptien très connu qui a fait ses études en Italie, m’a choisi pour travailler dans le théâtre militaire. Le salaire était alors de 15 livres égyptiennes par mois ! En y rajoutant les primes, cela me permettait de gagner plus que quelqu’un qui était diplômé d’une université. Aujourd’hui, beaucoup de jeunes rêvent de faire fortune en devenant acteurs, mais ça n’est pas si simple que ça. Des milliers de jeunes font des études artistiques, mais peu d’entre eux peuvent vraiment gagner beaucoup d’argent après leurs études. Cependant, moi, j’ai toujours cru en ma bonne étoile, et j’ai bien fait de m’opposer à mes oncles quand j’étais plus jeune !

Comment avez-vous rencontré Youssef Chahine ?

C’était après mes études, Youssef m’a demandé de jouer dans son film La Terre. J’étais très maigre à cette époque, mais pour mon rôle, je devais sauver une vache dans une rivière. Quand Youssef m’a demandé : « Est-ce que tu peux faire ça ? », je lui ai répondu, honnêtement : « Non ! » (Rires) Et je lui ai ensuite dit : « Je connais quelqu’un au théâtre, Ezzat Al Alaili, qui peut le faire ! » Ensuite, je suis resté en contact avec Youssef Chahine et j’ai fini par le rejoindre en 1982, quand il m’a demandé de jouer dans La Mémoire. A cette époque, je jouais dans une série télévisée adaptée d’un ouvrage d’un grand philosophe égyptien. Youssef m’a dit : « Il faut que tu laisses tomber la série pour faire ce film ». Je lui ai dit : « Non, c’est impossible, je ne peux pas, je suis au milieu de la série ». Mais le soir même, je lui ai téléphoné pour lui dire : « Je rêve de jouer avec toi depuis si longtemps que si tu prends un autre acteur, je te tue ! » Et à cette époque, j’avais un port d’arme et deux pistolets ! (Rires) Finalement, j’ai pu jouer dans La Mémoire. Et malheureusement, après ce film, il s’est écoulé 14 ans avant que je ne rejoue avec lui. Quand je joue avec Youssef Chahine, je ne pense pas du tout à l’argent, je sens qu’avec lui, c’est un véritable semestre d’études. Et je souhaite encore et encore travailler avec lui. Je sais qu’il découvre chez moi des côtés qu’il ne connaît même pas. Il m’apprend quant à lui beaucoup en matière de mise en scène.



Comment avez-vous réagi à tous les problèmes que Youssef Chahine a eus avec les religieux, la censure autour de L’Emigré ?

Ce n’était malheureusement pas nouveau dans le monde arabe. Des militants intégristes avaient même essayé d’assassiner l’écrivain Naguib Mahfouz en 1995. C’étaient des gens malintentionnés, mal instruits qui n’avaient même pas lu un livre de Naguib Mahfouz. Ils étaient persuadés que Naguib Mahfouz était un infidèle et ils ont essayé de le tuer. Youssef Chahine montrait dans L’Emigré et dans Le Destin que beaucoup de gens profitaient du mot « Allah » pour inspirer la peur dans les esprits. Dans Le Destin, il y avait une tentative d’assassinat sur Averroes comparable à ce qui s’était passé pour Naguib Mahfouz.

Le Destin a reçu à Cannes le prix du 50ième anniversaire. Etant donné que c’est un film dont le propos est très important, en avez-vous été fier ?

Le prix était flatteur, mais beaucoup de gens ont fait comme si Youssef ne méritait pas son prix. J’étais moi-même à Cannes, j’ai vu la « guerre » qui était menée pour que Le Destin ne remporte aucun prix. Il faut savoir aussi que le film était d’abord hors compétition, et qu’il a été choisi au tout dernier moment pour la compétition. Moi, j’étais très content quand on a annoncé le prix pour Youssef Chahine, et tous les spectateurs étaient debout pour le saluer. Ce n’était pas un geste juste pour Youssef, c’est un prix qu’il a bien mérité, c’est un génie du cinéma aux opinions libres. J’étais heureux. Pour la deuxième fois dans ma vie, j’étais à Cannes avec un film en compétition. Grâce à ce film, Youssef réalisait enfin un grand rêve au bout de 42 ans. Pendant 42 ans, il avait rêvé d’obtenir un prix à Cannes, et c’était enfin chose faite.

Vous avez réalisé votre premier film en 2000, Les Amoureux. Qu’est ce qui vous a poussé vers la réalisation ?

J’avais avant mis en scène une pièce de théâtre, en 1983. J’avais choisi plusieurs sujets de longs-métrages avant Les Amoureux, mais à chaque fois, ils avaient étaient censurés. Je me considère simplement comme un acteur professionnel doublé d’un réalisateur amateur. J’ai décidé que je voulais réaliser un film avant la fin du siècle, pour me découvrir moi-même, savoir si j’étais capable de réaliser ou non. Il y a beaucoup plus d’argent dans le cinéma occidental, mais il n’empêche que le cinéma du tiers-monde comporte aussi des talents dans tous les domaines. Mais à cause du manque d’argent, nous devons réaliser vite. Pour certaines scènes des Amoureux, ce que j’imaginais n’était pas possible à réaliser. Parfois même, les accords de tournage que nous avions obtenus pour un endroit nous étaient ôtés un jour seulement avant le tournage. La réalisation du film a été un test permanent, il a fallu plusieurs improviser des scènes dans des endroits différents de ceux qui étaient prévus. Mais j’ai découvert que j’étais capable de ne pas m’énerver et de prendre des décisions de mise en scène simples et efficaces. L’essentiel était de rester fidèle aux scènes que j’avais dans la tête… J’espère en tout cas que je vais m’améliorer pour devenir encore un meilleur réalisateur… (Sourire)



Entretien réalisé par Yannis Polinacci et Robin Gatto au Festival de Nantes 2001

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