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Quand Tony Gatlif <i>Swing</i>ue à Strasbourg« C’est exotique, Strasbourg ! » confie t-il en riant. Il faut dire que Tony Gatlif n’avait jamais mis les pieds dans la belle cité alsacienne avant de réaliser Swing, plutôt habitué qu’il était aux grands espaces nomades de la culture manouche. Et pourtant, comme il le confie dans cette interview exclusive tenue à Berlin, Swing est bel et bien son film le plus impliqué dans la culture manouche, un véritable témoignage devant l’histoire pour ne jamais oublier les blessures d’un peuple en danger… Vous étiez déjà à Berlin en 1986… Oui, avec Rue du Départ, et personne ne m’avait dit d’ailleurs que j’étais sélectionné ! Berlin vous faisait un peu peur, non ? Je n’avais pas peur de la ville. Quand on a été à Bucarest en 1990, vers la fin du communisme, on a peur nulle part ! Par contre, j’avais peur de donner mon film à Berlin. J’ai terminé le mixage du film seulement 15 jours avant le festival, et le temps de faire les sous-titres, personne ne l’a vu avant le festival, ni les acteurs ni ma famille, personne. Et je crois que même les sélectionneurs ne l’ont vu qu’en vidéo. Donc je considérais qu’ils n’avaient pas vraiment vu le film. Et pourtant je l’ai lâché à Berlin, devant un public de 1500 personnes. C’était impressionnant… D’habitude je mettais du temps entre la finition et la sortie d’un film. Il me fallait environ 6 mois pour m’habituer à voir partir un film, à me dire qu’il n’était plus à moi, qu’il était aux autres. Et là, il est parti tout de suite… La salle berlinoise était en tout cas enthousiaste… Oui, je dirais que c’était « cadeau » de la part du public… Swing est plutôt une grosse production parmi vos œuvres, en scope… Je ne pouvais pas ne pas tourner un film comme ça en scope. C’est difficile de faire rentrer 20 musiciens dans une caravane au format 1.33 ou 1.66! (Rires) Il fallait que j’élargisse l’écran pour rentrer tout le monde ! Il y a 20 personnes dans la longue caravane, et 30 musiciens à la fin, c’était presque impossible de faire rentrer tout le monde ! Donc c’est par souci de cadrage que j’ai utilisé le scope. Autrement, Swing n’a pas coûté plus cher que Gadjo Dilo, c’est le même prix. Par contre, on a eu beaucoup de travail avant le tournage pour savoir comment on allait tourner. On a utilisé un peu les systèmes russes, et des trucages à la Méliès, à même le plateau ! Et tous les plans aériens, certains plans qui vont au dessus de la forêt, c’étaient des plans câblés, comme faisaient les réalisateurs russes entre les années 30 et 60. Vos précédents films nous emmenaient dans des lieux plus « exotiques » pourrait on dire. Là, vous avez tourné en France, à Strasbourg… Mais pour moi, Strasbourg, c’est exotique, parce que je n’y vais jamais ! (Rires) Je n’y ai été que pour tourner ce film. C’est une belle ville, mais pour moi exotique, une totale découverte. J’y suis allé parce que Tchavolo habite une cité à Strasbourg avec toute sa famille depuis une trentaine d’années, depuis qu’on les a sédentarisés. Et si je voulais tourner ailleurs qu’à Strasbourg, j’étais obligé de l’emmener lui et toute sa famille. Alors, j’ai préféré venir, moi et mon équipe. Et comme lui et les autres protagonistes jouent leurs propres rôles, nous avons tourné dans sa maison, ainsi il pouvait continuer d’être toujours lui-même et ne pas se détacher du film. Je ne voudrais pas dire que tous vos autres films sont sombres ou tristes, mais ici c’est vraiment un ton très gai, très allègre, optimiste… Pourtant, il véhicule des souvenirs de persécutions terribles. Certes, la musique swing est gaie – elle vient de la java, de Django Reinhardt, du jazz noir-américain, elle forme donc un mélange très enjoué, très jeune, bien qu’il y ait de la tristesse et de la colère derrière. Mais à l’intérieur de cette imagerie et de la pulsation cardiaque de la musique, il y a des choses graves comme l’holocauste, de la sédentarisation qui est justement arrivée avec l’holocauste. Quand les tziganes, les manouches, les gitans sont partis dans les camps de concentration, livrés par les gendarmes français, allemands, roumains, et à la libération, seuls les jeunes sont revenus des camps, les vieux étaient quasiment tous décédés. Et en fin de compte, c’est là qu’a commencé la machine infernale de sédentarisation, et de la non-transmission de la culture qui avant, était transmise par les vieux. Les nazis avaient donc gagné leur bataille… Aujourd’hui, il n’y a quasiment plus de voyageurs manouches, gitans, toute cette culture fantastique qui était basée sur le voyage, le déplacement… Donc à ce moment là, la sédentarisation a commencé, et les nazis avaient gagné… Mais votre film est une forme de réponse, un défi à l’histoire, pour se souvenir et transmettre aux nouvelles générations… Effectivement, et je crois que pour la première fois de ma vie de cinéaste, j’ai fait un film pour les manouches, pour qu’ils aillent dans les salles de cinéma et le voient. D’habitude, ils ne vont jamais au cinéma, mais là je pense qu’ils vont aller le voir. Parce que le film est fait pour eux. Les autres films n’étaient pas vraiment pour les manouches, les gitans, pour la simple raison que quand on est avocat, on ne s’adresse pas à un innocent, en disant « Vous êtes innocent, Monsieur, ils ont tort… » Non, quand on est avocat, on tourne le dos à l’innocent et on parle au juge. Et donc moi, dans tous les films que j’ai faits, j’ai tourné le dos aux innocents pour parler aux autres, ce sont les autres qui m’intéressaient. Mais là, j’ai fait un film pour eux, les manouches, parce qu’ils sont en danger. |
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