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Martin Scorsese Masterclass in Cannes

 

 

 

Seyyed Reza Mir Karimi, réalisateur de <i>Under the Moonlight</i>

Novembre 2000:
le jeune réalisateur iranien Seyyed Reza Mir Karimi remporte la Montgolfière
d'Argent du 22ième Festival des Trois Continents de Nantes avec
son premier long-métrage, Le Garçon et le Soldat, décrivant
la renconre entre un jeune militaire et un garçon des rues. Mai 2001:
son deuxième film, Under the Moonlight, portant sur l'éducation
coranique, est présenté à la 40ième Semaine de la
Critique. Tournés avec des acteurs non-professionnels, ces deux films
de forme narrative étonnamment directe augurent d'un réalisateur
talentueux, mariant un souci des goûts du public à une observation
très fine et très lucide des défis sociaux de son temps.
Rencontre avec un réalisateur animé par la foi.

Le Garçon
et le Soldat
était-il l'aboutissement de votre travail à la
télévision dans le domaine des séries pour enfants?

J'ai tourné
plusieurs courts-métrages en 16 mm, et un long métrage sur le
thème des enfants et des adolescents. J'ai aussi tourné une série
de treize épisodes pour la télévision, sur la vie d'enfants
pensionnaires loins de leur famille. Cette série a été
diffusée sur 5 cinq chaînes en Iran et même sur le satellite.

Vers la fin
de ce film, dans une scène située à Téhéran,
on découvre que l'enfant habitait avec plusieurs autres garçons
de son âge dans une chambre louée par une femme. Pouvez-vous nous
éclairer sur cette situation?

On comprend quand
il parle qu'ils étaient plusieurs garçons habitant dans une même
chambre dont la propriétaire leur faisait faire des travaux au noir,
des larcins, etc, pas mal de choses répréhensibles... C'est souvent
ce qui arrive aux enfants que la pauvreté force à quitter leurs
familles pour gagner de l'argent dans les villes.

Une scène
du film m'a paru importante: la rencontre entre l'enfant et le camionneur, qui
essaie de lui faire comprendre sa philosophie de la vie...

Avant de tourner
cette scène, j'ai demandé au camionneur: "Si tu rencontrais
un garçon dans cette situation, que lui proposerais-tu?" Et j'ai
filmé ce qu'il proposait. Pareil pour d'autres personnages, ils jouent
de façon normale par rapport aux relations qu'ils pourraient avoir avec
le garçon. Mais on se rend compte en voyant le film que le garçon
ne suivra l'avis de personne et que c'est probablement par lui-même qu'il
trouvera les clés de son destin. Cependant, toutes ces rencontres le
rendent plus riche intérieurement et plus apte à affronter son
destin.

La plupart des
films iraniens qu'on a l'habitude de voir dans les festivals procèdent
par symboles, métaphores, comme les films d'Abbas Kiarostami par exemple.
Mais vos films sont étonnamment linéaires et directs dans leur
narration. A quoi cela tient-il?

Chaque personne
fait son travail comme il l'entend! (sourire) Moi-même, je ne suis pas
quelqu'un de mystérieux dans la vie quotidienne, donc je ne vois pas
la nécessité de réaliser des films compliqués et
pleins de symboles... Je veux juste faire des films normaux, et faire comprendre
assez simplement ce que je veux dire. Cependant, pour montrer les difficultés
qui existent au sein de la société iranienne, il est assez dur
de faire des films "normaux". En tournant des films "mystérieux",
il est plus facile de confondre les censeurs. S'ils ne comprennent pas un film,
ils pensent juste que ce sont eux qui ne comprennent pas, mais sinon ils peuvent
trouver le film très bien! Mais pour faire passer un message réel,
c'est très, très dur. Avec une méthode narrative classique,
on peut certes dire beaucoup de choses, mais c'est parfois encore plus dur qu'avec
des symboles. De toute façon, il est beaucoup plus dur de faire comprendre
quelque chose à tout le monde que de faire passer un message auprès
d'un groupe d'initiés.

Est-il vrai
qu'il est plus facile de faire des films en Iran dès lors qu'ils ont
des enfants pour personnages?

Les enfants jouent
d'une manière très naturelle, pour moi ils ont un talent égal
à celui des plus grands professionnels, alors je trouve très intéressant
de faire des films avec eux, et c'est sans doute vrai qu'on peut faire passer
plus facilement des messages grâce à eux.

Dans Under
the Moonlight
, vous vous attaquez au délicat problème de la
foi en Iran...

Je pense que ce
film a intrinsèquement un sens religieux. En effet, la religion, la foi
n'appartient pas uniquement à un groupe de personnes, ce sont des choses
qui appartiennent à tout le monde.

Avez-vous fait
beaucoup de recherches sur les écoles coraniques pour ce film?

J'ai fait de la
recherche sur le terrain pendant 6 mois. J'ai vécu avec des séminaristes.
Je dois dire aussi que j'ai des amis séminaristes avec lesquels j'ai
beaucoup parlé pour essayer de comprendre la situation.

Je me rendu compte
que le fait de porter la soutane, la robe (une djellaba, ndr) ne signifie pas
qu'on est plus proche de Dieu. Alors que les personnes qui vivent sous le pont,
même si l'on pense qu'elles commettent des péchés, on sent
bien que parfois elles sont beaucoup plus proches de Dieu (dans une des scènes
situées sous le pont, un des clochards récite même des versets
du Coran avec une certaine ardeur, ndr). Il y a bien sûr une différence
entre les progressistes et les fondamentalistes. Les progressistes pensent que
la religion doit avoir un regard affectueux envers tout le monde, même
ceux qui commettent les pires immoralités. Ce n'est pas un péché
qui peut écarter quelqu'un d'un Dieu, pas plus qu'un habit religieux
ne permet de s'en sentir plus proche.

Vous êtes-vous
senti libre dans l'écriture du scénario, ou avez-vous pratiqué
une autocensure de principe?

Oui, évidemment,
j'ai du être assez prudent en écrivant le scénario. Le peuple
de mon pays est un peuple croyant et je ne voulais pas le perturber dans ses
croyances. De plus, je suis moi-même croyant et je ne voulais pas que
mon film rejette aucune croyance.

Si vous n'avez
pas attaqué la religion, vous avez cependant attaqué certains
aspects de l'idéologie religieuse...

Oui, c'est vrai.
Si les préceptes professés dans les écoles ne sont pas
respectés par les professeurs eux-mêmes, ils n'ont pas de valeur.
En plus, je pense que les religieux qui veulent influencer une société
par leurs croyances et leur foi ne doivent pas vivre en vase clos; ils doivent
être les enfants de notre époque. Autrement, ils ne peuvent pas
exercer une influence positive sur le peuple.

La situation
sociale est-elle allée vers plus de tolérance et de progressisme
depuis l'arrivée au pouvoir de Khatami?

Les choses ont
beaucoup changé; comme vous le voyez, nous avons pu faire ce film, cela
montre bien que la société a évolué dans ce sens.

Quelle classification
votre film a-t-il reçu?
(A, B ou C, A qualifiant les films artistiques
et les autres lettres des films plus ou moins commerciaux, ndr)

La classification
se fait selon le contenu du film, selon qu'il s'agit d'un film d'art et essai,
culturel, ou pas. Un film culturel reçoit la classification A qui garantit
une certaine forme de protection et une majoration du prix des billets d'entrée.
Mon film a reçu cette classification

Je peux dire que
la plupart des films qui ont été selectionnés dans les
festivals occidentaux ont bénéficié de la classification
A. Concernant la censure, jusqu'à présent je n'ai pas eu de problème.
Evidemment, il reste encore du temps avant que le film sorte sur les écrans
à Téhéran, mais jusqu'à présent je n'ai pas
eu de problème, et je ne pense pas qu'on en aura.

Il y a très
peu de femmes réalisatrices en Iran. Curiosité oblige, combien
de femmes votre équipe de tournage comporte-t-elle?

Il y a une douzaine
de réalisatrices en Iran. Il se trouve que c'est le nombre de personnes
de mon équipe, qui comprend 2 femmes, une maquilleuse et une décoratrice.
Elles ont travaillé sur mes deux longs-métrages, tout comme le
preneur de son et le chef-opérateur.

D'une manière
générale, comment travaillez-vous avec des acteurs non-professionnels?

Le choix des acteurs
est très, très important. A partir du moment où j'ai fait
tous mes choix, j'essaie d'établir une relation de convivialité
sur le plateau pour que toutes les personnes apprennent à bien se connaître.
Mon équipe connaît très bien cette façon de travailler
et sait aussi comment se comporter avec des acteurs non-professionnels. Quand
une personne se présente pour la toute première fois devant une
caméra, nous essayons tous, aussi bien le preneur de son que le cameraman,
de n'avoir aucun regard critique envers lui. Quand il fait des erreurs, nous
ne les lui soulignons pas d'une manière excessive. Quand il répète
la même erreur, nous évitons de le critiquer et c'est plutôt
nous qui faisons notre autocritique. Ainsi, petit à petit, l'acteur se
sent de plus en plus à l'aise devant la caméra et ne sent pas
obnubilé par les erreurs qu'il peut commettre.

Aussi, aucun de
mes acteurs ne lit le scénario du film. Ceci reste un secret entre moi
et mes assistants. Parfois même, on ne met les acteurs au courant de ce
qu'ils doivent faire que dix minutes avant le tournage. Ainsi, je ne leur laisse
pas le temps de réfléchir pour devenir d'autres personnes. Je
veux qu'ils restent le plus naturel possible.

Avez vous tourné
avec des vrais séminaristes?

Le film se passe
dans une vraie école coranique, mais les acteurs ne sont pas des vrais
étudiants. Quand vous voyez des images d'ensemble d'étudiants
qui vont et viennent, oui, là, ce sont des vrais étudiants. Par
contre, pas ceux qui jouent les scènes dramatiques.

Comme dans le
film précédent, vous explorez une rencontre en un enfant des rues
et un adulte. Cela devient-il un réflexe dès lors que vous abordez
un nouveau projet de film?

Je pense que dans
ce film, cela est arrivé accidentellement, cependant, il est possible
qu'inconsciemment je revienne toujours à ce schéma. Mes treize
ans de réalisation de téléséries pour enfants ne
sont certainement pas étrangers à ce penchant. Cependant, dans
ce film, je ne voulais pas répéter la fin du premier. Je préférais
que l'enfant reste libre (la fin du Garçon et le Soldat se conclut
sur l'entrée du garçon dans la maison de correction, ndr)

Le dernier plan
d'Under the Moonlight est un magnifique tableau symbolique exprimant
l'espoir que vous semblez nourrir pour l'avenir du peuple iranien...

Je suis tout à
fait d'acord avec vous. La fin du film exprime l'esprit de mon peuple.

Dans la note
d'intention du film, vous édictez huit "lois" filmiques. C'est
votre Dogme à vous?

Ce n'est pas un
dogme iranien, car chaque personne garde sa propre approche! (rires) Les huit
"lois" que vous avez lues sont à mon goût celles que
j'aime bien qu'un réalisateur respecte. C'est mon goût personnel.
Mais si mon futur film est un film d'aventure policier, ne soyez pas étonné:
j'aime bien expérimenter... (sourire)

Entretien réalisé
par Robin Gatto

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