Festival International du Film de San Sebastian (20-29 sept)
Dépêches à mi-festival

Beatty et Andrews s'excusent

Comme partout ailleurs dans le monde, les événements du 11 septembre ne sont pas sans effets sur le festival. Les deux acteurs américains honorés cette année de la Donostia Award, prix récompensant l'ensemble de leur carrière, ont ainsi refusé de faire le déplacement sur la côte basque espagnole. En ouverture de la manifestation, Warren Beatty a transmis ses regrets aux spectateurs de ne pouvoir venir lui même recevoir son prix. Il en sera de même pour Julie Andrews à la fin de la semaine. Tous deux ont été vivement conviés à revenir une prochaine fois, peut être l'année prochaine, où le festival fêtera son demi siècle.

Outre Warren Beatty, la cérémonie d'ouverture a également souffert de l'absence de Glenn Close et de Dermot Mulroney, les acteurs principaux du nouveau film de Rose Troche (Go Fish) The Safety of Objects qui ouvrait la Sélection Officielle. Mais le jury, présidé par Claude Chabrol, était bien sûr au complet accompagné d'autres invités de marque comme Iotar Iosseliani, dont le festival propose une rétrospective, et Todd Solondz, venu présenter Storytelling dans la section Zabaltegi.

Noriega, Bertolucci et Keitel sont là

Malgré ces quelques absences, les chasseurs d'autographes avaient tout de même de quoi se contenter avec la venue de la nouvelle coqueluche du cinéma espagnol, l'acteur Eduardo Noriega venu défendre l'un des trois films espagnols de la compétition : Visionarios, fable se déroulant dans les années 30 avant l'arrivée au pouvoir de Franco. Un village de la campagne basque va être secoué par des étranges apparences de la Vierge.

Continuant leur tournée des festivals, d'autres personnalités sont également présentes à San Sebastian comme Manoel de Oliveira ou Claire Peploe. Auteur à plus de 90 ans (il est né en 1908) d'au moins un film par an, Oliveira est venu accompagner Je rentre à la maison qu'il avait déjà présenter à Cannes en mai dernier. Pour sa part, Calire Peploe arrive de Venise avec The Triumph of Love, accompagnée de son mari Bernardo Bertolucci, honoré l'année dernière ici même par une rétrospective de son oeuvre.

Mais la venue qui a sans doute le plus marqué cette première moitié de festival est sans doute celle de Harvey Keitel qui interprète dans The Grey Zone de Tim Blake Nelson un des nazis directeur du camp d'Auschwitz. Le film est basé sur l'autobiographie du Dr Miklos Nyiszli, un Juif Hongrois choisi par les nazis pour diriger les recherches médicales à Auschwitz. Récit du destin de cinq prisonniers travaillant au four crématoire et contraints d'exécuter les leurs, The Grey Zone est également interprété par Mira Sorvino, Steve Buscemi et David Arquette.

Hommage à "Paco" Rabal

C'est à l'un des plus grands acteurs espagnols décédé il y a tout juste un mois, que le Festival de San Sebastian a tenu à décerner un Prix Donostia. Connu en Espagne sous le nom de "Paco", Francisco Rabal a en effet marqué le Septième Art de l'autre côté des Pyrénées. Acteur chez Bunuel, qui lui a donné son rôle le plus marquant dans Viridiana, Rabal a également interprété des seconds rôles dans des films majeurs du cinéma européen comme L'Eclipse d'Antonioni, Les Sorcières (dans le sketch réalisé par Visconti), ou La Religieuse de Rivette. C'est son petit fils, Liberto Rabal, également acteur, qui est venu recevoir le trophée des mains de Carlos Saura qui présentera samedi prochain en clôture du festival Buñuel y la mesa del rey Salomón.

Prix du Public : Amélie devancée

L'une des habitudes que le festivalier prend à San Sebastian, c'est de consulter chaque matin dans le journal du festival le résultat des votes du public dans la section Zabaltegi pour l'attribution de la Perle du Public. Après quatre jours de projection, c'est le film italien Le Fate Ignorante de Ferzan Ozpetek qui est en tête devant Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet qui a afit l'ouverture de la section. Le Prix de la Jeunesse, qui récompense un film de la section "Jeunes réalisateurs" fait quant à lui la part belle aux films scandinaves puisque ce sont le Norvégien Elling et le Danois POV Point of View qui se partagent le haut du classement. Mais il faudra attendre la fin du festival pour en savoir plus.

Photos : Alejandro Urea