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Vincent Lanoo & Pierre Lekeux : sur les <i>Strass</i> de l'Acteur

Projeté récemment en compétition au 6ième Forum
du Film Européen de Strasbourg, Grand Prix du Festival Premiers Plans d'Angers, Strass est le vingtième
film à recevoir le label Dogme (rappelons: tournage en décors
naturels, pas de lumière additionnelle, caméra épaule).
Tourné en vidéo numérique, Strass est une incursion
percutante dans l'univers d'une école de théâtre marquée
par de sordides conflits de personnalités, le tout avec un humour ravageur.
Vincent Lannoo, le réalisateur, et Pierre Lekeux, acteur principal, nous
parlent de cette drôle d'aventure récompensée par le Prix
du Meilleur Premier Scénario au 16ième Festival de Namur.

Pourquoi le Dogme?

Vincent Lannoo: Pour trois raisons. La première, c'est que c'était
important pour moi de faire partie de ce mouvement. J'avais vu Les Idiots
et Festen, et je trouvais que c'était vraiment un mouvement important.
Le fait d'essayer de faire un cinéma intéressant, plaisant, en
affichant la carte non-américaine, me plaisait. La deuxième raison,
c'est que je pouvais réellement me concentrer sur les acteurs, pas sur
la technique. La troisième raison, c'est que ça nous ouvrait la
porte sur un film sans argent.

Pierre, pourquoi avez-vous décidé de jouer dans le film de
Vincent Lannoo - et aussi de le coproduire par ailleurs?

Pierre Lekeux: Vincent a oublié la quatrième raison, notre
propre plaisir. Parce qu'on s'est fait plaisir en faisant ce film. Et ce plaisir
s'est ensuite transmis au public.

Sinon, vous savez, c'est du pain béni d'avoir enfin un jeune réalisateur
qui vous dit: "Vous allez pouvoir jouer sur des choses paradoxales et cruelles".
Moi, je suis un homme de théâtre à la base, même si
je me considère assez atypique dans le monde du théâtre.
J'ai lu Antonin Artaud, où la notion de cruauté intervient. J'aime
cette notion et les films basés sur la cruauté. L'Important
C'Est D'Aimer
de Zulawski c'est basé sur la cruauté. C'est
terrifiant, les personnages vivent une cruauté extrème. Et tout
à coup, quelqu'un vous propose de pouvoir enfin exprimer ce genre de
choses. Alors forcément, vous adorez travailler là-dessus. Moi,
j'aurais adoré travaillé avec Zulawski. Vincent proposait ça,
avec un humour corrosif. J'aimerais encore travailler sur d'autres situations
limites. Si je pouvais dire quelque chose de moi très sincèrement
en tant qu'acteur, c'est le genre de personnage que j'ai envie d'exploiter.

En plus, j'adore passer par toutes les phases. C'est toute une jouissance de
pouvoir choisir le mode de fonctionnement dont on a envie. Je suis devenu producteur
par nécessité et aussi par conviction qu'il fallait créer
des nouveaux schémas de production. Et là, il y avait une adéquation
complète avec Vincent. J'avais créé un atelier d'acteurs
face à la caméra où Fredéric Fonteyne, le réalisateur
d'Une Liaison Pornographique, avait commencé avec moi le cursus
et le travail. De nombreux réalisateurs belges étaient intéressés
par ce travail parce que c'était la première fois qu'on réalisait
l'adéquation entre la caméra et le travail de l'acteur. C'est
quelque chose qui n'est pas travaillé dans les écoles d'art dramatique
chez nous. On dit aux acteurs :"Ça, c'est le théâtre".
Mais le cinéma, on l'oublie complètement.

Pour ce qui est de la rencontre entre Vincent et moi, c'est une collègue
qui lui a demandé de venir...

Vincent Lannoo : ...qui m'a littéralement harcelé! Et
il se trouvait qu'il était dans la salle de cours ce jour là.
Il avait un pantalon en cuir noir. Il était magnifique, il nous a raconté
une histoire à laquelle on croyait et qui en même temps était
incroyable. Moi je m'étais amené là en me disant: "Je
vais faire un truc sur les écoles de théâtre..." Et
il ressemblait tellement à certains profs que j'avais vus, je me suis
dit qu'il pouvait incarner ça avec son pantalon en cuir noir! (rires)
Alors, on a commencé à travailler sur le personnage de Pierre
avec l'idée de la dérision de ce genre de personnage. Je tiens
à dire qu'il ne s'agissait pas de faire la critique de tous les professeurs
de théâtre qui, à un certain moment, jouent avec les sentiments
et la profondeur de la recherche dans le jeu. Moi, ce qui m'intéresse
dans le film, c'est de parler de l'abus de pouvoir et jusqu'où on peut
aller à partir du moment où l'on commence à travailler
comme cela. Et peut-on en abuser, en profiter de manière personnelle?
Peut-on arriver à toucher les filles, ou même à pire?

Le rôle de l'équipe de télé dans le film est
très ambigu. Il faut savoir aussi qu'on vous voit en personne en tant
que réalisateur de cette équipe.

Vincent Lannoo : Oui, tout à fait. J'avais envie que ce film
soit très ambigu, et c'est sans doute l'un des niveaux. J'avais envie
que les gens aillent voir ce film et se demandent tout le temps: "Qu'est
ce qui se passe?" Qu'ils se marrent dans les moments qu'ils ne comprennent
pas, et qu'il y ait aussi des moments qu'ils comprennent, comme des éclairages
réassombris dans les minutes suivantes. Et puis, il y avait aussi quelque
chose d'égocentrique, j'avais envie qu'on voit ma gueule à l'écran.
J'ai tourné beaucoup plus de scènes avec moi, mais ma femme qui
est monteuse a tout coupé parce que j'étais mauvais! (rires) Et
puis simplement, je n'allais pas inventer un autre réalisateur alors
que moi-même j'étais là. Quand je fais les interviews, je
trouve que j'ai plutôt une jolie voix. Alors même si je joue mal
devant la caméra, je suis plutôt pas mal derrière! (rires)

Ce qui me paraît inconcevable dans votre film, c'est qu'une équipe
de télévision tourne un documentaire aussi "Dogma"!
Ce n'est plus un documentaire, mais bel et bien un exercice de style Dogma!

Vincent Lannoo : Et si c'était un documentaire, je vous pose
la question. Imaginons qu'on a trompé tout le monde. Vous qui ne connaissez
pas la Belgique, on a été au Conservatoire de Bruxelles et on
a fait un documentaire! Et on s'est dit: "Allez, on est des Belges, des
arnaqueurs de première, on va aller dire à tout le monde que c'est
une fiction!" Il ne faut pas dire que c'est impossible. Regardez "Strip
Tease". Il y a un documentaire de Strip Tease, justement, qui s'appelle
"Une Délégation de Très Haut Niveau". Ce sont
des parlementaires belges qui vont en Corée du Nord, et on assiste à
une terrifiante attitude des parlementaires, ils adhèrent au régime.
Quand on voit ce documentaire, on peut se dire que c'est une fiction! On se
demande comment on peut arriver à filmer de telles réactions de
gens qui ont une réelle conscience de leur image! Alors, imaginez les
acteurs qui ont tout le temps le sentiment d'avoir une maîtrise de leur
image...

Comment s'est exactement déroulé le tournage de Strass?

Vincent Lannoo : C'était un peu pervers. On a énormément
répété avec une partie des acteurs. Ce qui nous permettait
de réécrire. Mais au tournage, personne, en dehors de moi et de
mon assistante, ne savait ce qu'on tournait, ne connaissait la structure de
l'histoire. Je voulais la maîtrise complète. Par exemple, je disais
aux acteurs: "Toi, aujourd'hui, tu es dans cet état là".
Et c'était tout. Il y a eu une espèce de petite mutinerie pendant
le tournage. Quelques acteurs sont venus chez moi pour me dire: "Nous,
on continue si on sait ce qu'on tourne, si on sait ce qu'on fait". Je leur
ai dit: "Vous pouvez partir", mais ils ont continué! (rires)

Pierre Lekeux : 7 semaines de répétition, c'est un luxe
qu'on ne peut pas se permettre souvent au cinéma. En fait, au départ,
Vincent a donné un questionnaire très précis aux acteurs.
On était libres d'y répondre en disant la vérité,
en mentant ou en imaginant autre chose. Et puis, ce qui s'est passé c'est
qu'aux répétitions on a trouvé toute une gamme de situations.
Et Vincent a réécrit à partir de ça. Pendant 7 semaines,
il a écrit la structure du film, il a réfléchi intensément
à certaines choses, c'est pour ça que la structure est assez solide
malgré tout, originale et perturbante. Et les acteurs, ne pouvant pas
tout savoir, étaient obligés d'inventer à certains moments.
Mais tout le plaisir d'être acteur, c'est de s'étonner, et aussi
bien Vincent que les acteurs se sont étonnés à certains
moments. Et le courage de Vincent, c'est de laisser les gens s'étonner,
de s'étonner lui-même aussi. Il y a eu des séquences où
ni lui ni moi ni les autres ne savions quelle tournure les choses allaient prendre.
Et c'est ce qu'on demande au cinéma, que tout le monde s'étonne
à un certain moment! C'est aussi ce qu'on appelle un dérapage
contrôlé.

Vincent Lannoo : On a fait le film en 15 jours/3 semaines. Une première
salve de 15 jours, et puis une semaine un an plus tard. C'était d'ailleurs
génial de pouvoir retourner comme ça pendant le montage. Ce sont
des luxes qu'on a pu s'offrir parce qu'on a fait le film sans argent. Je crois
qu'on a eu sur ce film autant de luxe qu'a eu Kubrick pour faire Eyes Wide
Shut
. Je voyais une interview de Nicole Kidman qui disait: "On faisait
vingt fois la même scène". Par exemple, la scène du
pétard où elle délire. Et Kubrick attendait quelque chose,
une surprise. Eh bien, nous aussi on a pu se permettre de faire ça, d'aller
tout le temps plus loin, de faire 15 fois la prise, d'attendre ce dérapage
contrôlé, de nous étonner nous-mêmes... Donc, on a
eu un luxe magnifique, grâce au manque d'argent. Et ça, c'est complètement
hallucinant.

Pierre Lekeux : C'est aussi grâce à la révolution
de la DV. On peut tourner autant qu'on veut. Mais c'est surtout une révolution
quand on travaille bien avec et qu'on a beaucoup d'imagination.

Il est amusant de noter que le nom de la compagnie de production de Pierre,
Radowsky Films, est emprunté au nom du personnage de Pierre Lekeux dans
La Danse des Esprits...

Pierre Lekeux : Oui, c'est une private joke. Je signe tous mes personnages
au nom de Radowsky. Dans La Danse des Esprits, j'interprétais
Paul Radowsky, un curé de campagne dans une petite ville bombardée.
Ma femme est polonaise, j'ai vécu moi même en Pologne, j'ai travaillé
avec des polonais, donc je crois que mon imaginaire fait que de temps en temps
je signe mes oeuvres - même indirectement. Mais on me le permet, aussi,
et je le fais subtilement.

Vincent Lannoo : Pierre a une personnalité forte, et le fait
d'avoir le même nom dans un film, c'est magnifique. Léopold Gaëtan
(personnage de l'acteur-mufle incarné par le comédien Gaëtan
Bévernaege, ndlr)
, c'est aussi un personnage qu'on retrouvera sans doute
dans mes films, et je sais qu'il y a d'autres projets de films fondés
sur Léopold Gaëtan. Ce sont des personnages forts qui peuvent eux-mêmes
devenir des acteurs d'histoires différentes. Et ça, c'est génial.

Entretien réalisé par Robin Gatto & Yannis
Polinacci au 6ième Forum du Film Européen de Strasbourg

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