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Martin Scorsese Masterclass in Cannes

 

 

 

Yan Yan Mak : in the mood for Tibet

"On me considère un peu comme une freak à Honk Kong"
confie t-elle un peu tristement. Elle, c'est Yan Yan Mak, la jeune réalisatrice
(à peine 28 ans) de Ge Ge (Brother), un film honk kongais indépendant
tourné sans autorisation officielle dans les montagnes du Qhingai, en
Chine, près du Tibet. Il est vrai que dans le paysage filmique honk kongais,
fait de flingues et de pop, son film a de quoi détonner et étonner.
Depuis sa réalisation, Ge Ge a été projeté
à Venise, Rotterdam et fait maintenant partie de la compétition
officielle du Festival des Films de Femmes de Créteil. Rencontre avec
une réalisatrice qui, malgré les jolies hauteurs atteintes par
son premier film, garde encore les pieds sur terre.

Avant de faire Ge Ge, vous avez été l'assistante de
Wong Kar Wai sur In The Mood For Love... Plutôt inattendu pour
une jeune assistante de 26 ans, non?

J'ai commencé à travailler dans l'industrie du cinéma
honk kongais il y a pas mal de temps, alors que je n'étais encore qu'une
étudiante. J'ai travaillé pour plusieurs réalisateurs,
Cha Chuen-yi notamment. Avant de travailler avec Wong Kar Wai, j'ai travaillé
sur le premier film de Yu Lik-wai, et quelqu'un de l'équipe m'a présentée
à Wong Kar Wai en lui disant: "Hé, pourquoi tu n'essaierais
pas un nouvel assistant, cette fille est une rude travailleuse!" (Rires)
Et c'est comme ça que je suis devenue l'assistante de Wong Kar Wai qui,
au passage, était un de mes réalisateurs préférés
à Honk Kong. En entrant dans sa maison de production, je ne savais pas
du tout sur quel film j'allais travailler avec lui, et quand j'ai découvert
que ç'allait être In The Mood For Love, je me suis dit "Wow!"
(Sourire)

Alors, dites nous vraiment ce que ça fait de travailler avec Wong
Kar Wai?

J'aimais ses films depuis que j'étais étudiante, et je me demandais
toujours: "Mais comment parvient-il à faire des films pareils?!"
Et en travaillant avec lui, j'ai compris! (Rires) Il est extrèmement
méticuleux et il a aussi beaucoup de chance d'être entouré
par des collaborateurs très talentueux. Mais travailler avec Wong Kar
Wai n'est pas une sinécure. Il n'aime pas suivre le scénario,
il aime beaucoup improviser. Donc quand on est son assistante, on a des surprises
tous les jours! (Rires) Il faut travailler pour lui quasiment 24 heures par
jour, il faut beaucoup de patience pour comprendre ce qu'il veut. C'est intéressant,
mais ça peut devenir une véritable torture pour qui n'aime pas
assez Wong Kar-wai et son cinéma! (Rires)

Aviez-vous le loisir de lui soumettre vos opinions, vos suggestions sur
le tournage?

Absolument pas! (Rires) Mais dans les bureaux, oui. Mais il ne faut jamais
essayer de lui imposer une opinion. Il faut simplement rester à son écoute
et essayer de bien comprendre ce qu'il veut faire, parce qu'il ne l'explique
jamais directement! (Rires) Il faut donc deviner, et ensuite essayer de se montrer
à la hauteur de ses attentes. Mais travailler avec lui m'a beaucoup apporté
dans mon propre travail. J'ai surtout beaucoup appris de lui pour exploiter
au maximum les possibilités offertes par un endroit de tournage. Ça
m'a beaucoup servi sur Ge Ge. Il m'a donné de la confiance et
de l'assurance pour prendre des décisions et choisir un style de mise
en scène plutôt qu'un autre.

Mais que signifie exactement être l'assistante de Wong Kar-wai sur
un tournage tel qu'In The Mood For Love?

Etre son assistante signifie faire absolument tout! (Rires) Il n'y pas vraiment
de divisions de postes, comme "assistant réalisateur" ou "assistant
chef de plateau", etc. L'équipe est comme une grande famille. On
ne se répartit pas les postes d'une manière très stricte.
Chacun touche un peu à tout.

Et donc finalement, pour en venir à votre film, vous avez du quitter
le tournage de In The Mood For Love, qui commençait de s'éterniser,
pour vous lancer sur Ge Ge...

Oui. Le tournage d'In The Mood... devenait très, très long, pour
tout le monde. Avant le tournage, j'avais annoncé que j'avais un projet
en préparation, et j'espérais que le temps de tournage de In
The Mood For Love
conviendrait à la finalisation du projet. Mais
finalement, le tournage d'In The Mood For Love a duré plus de
15 mois! Donc finalement, au milieu du tournage, j'ai discuté avec les
responsables de production pour leur dire que je souhaitais réaliser
mon propre projet, et ils m'ont laissé partir sans problèmes.
Et heureusement, quand je suis partie, il y avait une pause dans le tournage
d'In The Mood... donc j'ai pu partir l'esprit plus léger! Enfin libre!
(Rires)

Pourquoi souhaitiez-vous tourner un film en Chine, dans les hauteurs proches
du Tibet?

En fait, Ge Ge raconte un peu ma propre expérience en Chine.
Je n'ai pas de frère perdu (Rires), mais en 1997 , à l'époque
de la rétrocession, je suis partie dans le nord de la Chine. C'était
mon premire voyage vers ma terre natale - même si je suis originaire par
mes ancêtres du sud de la Chine - et j'ai été fascinée
par les paysages, les gens, absolument tout ce que j'ai découvert. Je
me suis sentie de grandes affinités avec cette terre. Et finalement,
pendant le voyage de retour vers Honk Kong, dans le train, j'ai écrit
le synopsis de Ge Ge. Les sentiments du personnage principal sont de
fait un peu les miens. Mais le reste est issu de mon imagination! (Rires) Cette
histoire est aussi un peu la suite d'un court métrage que j'avais réalisé,
Snapshots, avec le même personnage. Le court métrage s'achevait,
suite à sa rencontre avec une étrangère, sur son désir
d'aller en Chine...

Comment s'est déroulé le tournage de Ge Ge, dans les
hautes plaines du Qhingai?

En terme de tournage, c'était vraiment dur. Tout d'abord, le lieu de
tournage, Qhingai, est à plus de quatre mille mètre d'altitude.
Pas d'eau courante, pas d'électricité, nous n'avions qu'une heure
de courant par jour. Et puis Qhingai est vraiment très loin, il faut
prendre le train, puis rouler trois jours en voiture... Quand j'ai fini d'écrire
le scénario, je ne pensais pas vraiment à tourner là-bas.
Je cherchais un endroit plus facilement accessible. Mais je n'en ai trouvé
aucun, et j'ai donc du choisir Qhingai. Comme c'est en Chine, il faut avoir
des autorisations gouvernementales pour tourner, il faut trouver de l'aide sur
place, etc. Cela crée une situation difficile. Et puis nous n'avions
pas beaucoup d'argent et pas beaucoup de maisons de production voulaient nous
aider. Heureusement, le responsable de production de , connaissait mon travail
et appréciait mon idée, et il nous a beaucoup aidés. Une
autre chose, c'est que dans la province de Qhingai, les gens ne parlent pas
du tout mandarin. Donc il nous a fallu pas mal de temps pour apprendre à
communiquer, d'autant plus que je faisais appel à des gens sur place,
rencontrés dans le village. Donc tout ce processus a pris beaucoup de
temps et demandé beaucoup d'efforts.

Vous êtes restés sur place 6 semaines, c'est ça?

Oui, environ 6 semaines, en comptant le casting, les repérages. Le tournage
seul a pris environ 15 jours, c'est tout.

Y a t'il eu des moments particulièrement difficiles pendant le tournage?

Oui. Comme je vous l'ai dit, on était à plus de 4000 mètres
d'altitude, et ce sont des conditions très difficiles pour nous les Honk
Kongais! Donc pendant le tournage, mon assistant est tombé gravement
malade, sa température a dépassé les 40 degrés!
Nous avons du l'envoyer dans une sorte d'hôpital local, où des
méthodes tibétaines traditionnelles ont été employées
pour le soigner. Même si c'était difficile pour moi de suspendre
le tournage, par peur de tout perdre, il a fallu s'occuper de lui le mieux possible
avant de le renvoyer à Honk Kong. L'atmosphère de tournage s'en
est un peu ressentie, c'était comme si nous perdions un membre de notre
famille. Mais bon, il fallait continuer, continuer de tourner pour finir le
film. C'était le moment le plus triste du tournage. Heureusement, il
s'est bien remis de sa fièvre, même si au début nous ne
croyions pas beaucoup aux méthodes tibétaines!

Ce que j'aime dans votre film, c'est qu'en dépit des apparences,
les villageois portent en eux l'héritage affectif du grand frère
du personnage principal. Ce grand frère a bouleversé la vie de
personnes qui pourraient sembler très éloignées de son
univers, en somme...

Oui, et j'aime cette idée dans la vie en général. Je reste
persuadée qu'on peut rencontrer des gens dans la rue, dans un café
qui, en un instant, en une ou deux phrases seulement, peuvent changer votre
perception de la vie à jamais. J'en ai moi même fait l'expérience
et c'est quelque chose que je souhaitais transmettre à travers mon film.

Avez vous aimé filmer les paysages du Qhingai? On sent ça
dans votre film, et les paysages font d'ailleurs partie intégrante de
l'histoire...

Oui, j'ai aimé ces paysages, j'avais envie de me laisser absorber par
eux, mais aussi de donner des sensations propices à la méditation
aux spectateurs, comme des espaces libres à l'intérieur du film
créés par ces paysages.

Au début, le regard sur les paysages est un peu celui du touriste,
du voyageur lambda, celui de votre personnage principal... Et celui-ci finit
par se laisser absorber par le paysage et se sentir à l'unisson... Vous
avez ressenti la même chose?

Ces paysages ont très vite fait partie de moi. Je ne les ai jamais ressentis
comme des cartes postales. Bien sûr, j'étais impressionnée
par ces montages, ces prairies, ces neiges... Je suis allée en Ecosse
une fois, où il y a aussi de très beaux plateaux, et là,
effectivement, je me suis vraiment sentie comme une touriste. Mais en Chine,
l'expérience était totalement différente. J'avais un sentiment
d'appartenance à ces montagnes, ces prairies... D'ailleurs, après
le tournage de Ge Ge, je suis allée au Tibet, pour faire des recherches
pour un autre scénario, et j'ai ressenti la même chose au Tibet.

Donc vous n'êtes pas très honk kongaise, en somme...

Si, si, je le suis et le reste! (Rires)

Vous connaissez des honk kongais et honk kongaises désireux de voyager
loin à l'intérieur de la Chine comme vous l'avez fait?

En fait, beaucoup de jeunes honk kongais en ont envie. Mais la vie à
Honk Kong n'est pas très facile, et la plupart des gens n'osent pas s'accorder
une pause pour quitter un temps la cité. Ils ont peur de perdre leur
travail, leurs petits amis, leur famille... Mais mois, je me suis tout simplement
dit: "Pourquoi ne pas essayer?" Voilà peut être pourquoi
vous avez l'impression que je suis différente, mais je pense qu'au fond
de nous, nous avons tous besoin de la même chose. La seule différence
c'est que je l'ai fait et que beaucoup ne l'ont pas encore fait.

Avez vous aimé tourner Ge Ge en vidéo ou avez vous
été frustrée de ne pas pouvoir utiliser de la pellicule,
du 16mm par exemple?

Beaucoup de gens me disent que j'aurais du tourner Ge Ge en 35 mm. Au
début du projet, je me suis sentie un peu frustrée, c'est vrai.
Mais réflexion faite, pour touner en pellicule, il aurait fallu plus
d'argent, et peut être qu'avec une caméra plus lourde, j'aurais
perdu un peu de spontanéité au passage. Mais maintenant, je suis
devenue fan du super 8 (utilisé dans Ge Ge pour des flashbacks,
ndr) et je pense faire bientôt un documentaire en Super 8.

Ge Ge est un film très différent du moule honk kongais.
Vous souhaitez poursuivre sur votre lancée, essayer encore de nouvelles
choses?

Je crois qu'il est temps pour l'industrie honk kongaise d'essayer des choses
vraiment nouvelles. Mais je n'avais pas d'ambition aussi grande en faisant Ge
Ge
! (Sourire) C'est vrai que quand je travaille sur des films commerciaux
à Honk Kong, je ne me sens pas très satisfaite de ce que je fais.
Je souhaite continuer de travailler dans l'industrie du cinéma honk kongais,
mais sans toutes les pressions commerciales. Je ne suis pas une obsédée
du box office. Donc moi et les réalisateurs de ma génération
devont trouver les moyens de faire les films que nous voulons faire, et croire
dans un cinéma différent. Je crois que pour mon prochain film,
je vais aller dans la même direction, je me sens très à
l'aise dans ce mode de création. Mais je ne sais pas trop encore ce que
mon avenir de réalisatrice me réserve! C'est encore dur de joindre
les deux bouts à Honk Kong, pour l'instants! De temps en temps, je dois
travailler comme serveuse dans un restaurant! (Rires) Mais bon, c'est quelque
chose d'assez normal à Honk Kong quand on est un réalisateur indépendant.

Fruit Chan parvient tout de même à tirer son épingle
du jeu...

Fruit Chan, c'est une autre histoire, parce qu'avant de faire son premier film,
il a travaillé comme assistant pendant plus de 10 ans, notamment dans
les années 80, quand le cinéma commercial était très
fort. Donc il connaît très bien le système et sait comment
arriver à ses fins. Mais pour nous les plus jeunes, c'est plus dur. Il
nous faut trouver notre propre voie pour survivre à Honk Kong...

Entretien réalisé au Festival de Rotterdam 2002 par Robin Gatto

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