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Martin Scorsese Masterclass in Cannes

 

 

 

Zabou & Bernard Campan : à notre bon souvenir

Quand le trublion des Inconnus rejoint l'ex-animatrice de Récré
A2 (si, si, souvenez-vous de cette belle chose!), on devine que ça ne
peut que faire des étincelles. Et quand le résultat de cette association
totalement inattendue donne l'un des plus beaux films français de l'année
2001 (dans les festivals) et 2002 (en salles), on applaudit devant une très
belle leçon de choses dispensée avec amour et conviction... Réalisé
par l'actrice Zabou et interprété par un magnifique duo composé
d'Isabelle Carré et Bernard Campan, Se souvenir des belles choses
raconte l'histoire d'une jeune femme atteinte de la maladie d'Alzheimer qui
tentera jusqu'au bout de lutter contre sa maladie avec le soutien et l'amour
d'un amnésique rencontré dans son centre de soins.

Zabou, quelle est l'origine de ce projet?

Zabou: Sur un port, à Yokohama, pendant le festival... Et des choses
glanées de ci de là... Ça vient aussi d'un reportage de
Depardon d'Urgences, du thème de la mémoire qui me fascine
depuis toujours, des histoires d'amour qui ne "finissent mal en général"
- ou pas toujours bien - même si quand l'amour est là tout va.
Voila, c'est un mélange de tout ça. Ça a fait dix lignes
sur un synopsis, que j'ai confié a Hugo Film, a Xavier Gélin et
Stéphane Marsil - malheureusement, Xavier nous a quittés, le film
lui est dédié - et après ils ont dit oui sur ces dix lignes.
Il n'y avait pourtant pas grand chose dans le résumé, mais la
chose que j'avais tout de suite indiquée, c'était ce que j'appelle
"l'ascenseur" - un personnage "monte" tandis que l'autre
"descend", et ils se croisent à un moment donné. Elle
lui donne quelque chose. Le film, c'est ça, la mémoire, l'oubli,
le bonheur, l'Homme; le thème de base n'est pas tellement sur la maladie,
il est plutôt sur la mémoire, comment se construire en tant qu'être
humain. J'ai revu récemment Les Ailes du Désir, et c'est
quasiment le même thème. Pour être un homme complet, il faut
aussi être malheureux pour pouvoir être heureux. Sinon, on est un
Ange sans émotions et sans sexe... Ce qui était le cas de Bernard,
il n'avait pas de sexe; c'est pour ça que j'ai choisi cet acteur asexué!
(rires)

Bernard Campan : Calomnies, calomnies! (rires)

Bernard, pourquoi avez vous accepté ce rôle?

Bernard Campan : Pourquoi j'ai accepté? La vraie question serait: "Pourquoi
refuser ça?" Franchement, il faudrait être un peu bête
pour refuser un rôle comme ça. Non, je l'ai lu, j'étais
ému, j'ai pleuré, et j'ai accepté, voilà. Aussi
bêtement que ça. Et on a parlé - de tout, sauf d'argent!
D'ailleurs, il n'y en pas eu, alors... (rires de Zabou et Campan)

Vous vous rappelez dire que vous n'avez pas beaucoup de mémoire pour
apprendre les textes?

BC: Oui, c'est vrai que c'est un point commun entre le personnage et moi...
Je n'ai vraiment pas de mémoire! Alors, j'ai senti que là il fallait
que j'apprenne le texte à fond pour en être libre le plus possible
et gagner en confiance énormément. Parce que comme Zabou me l'avait
bien fait comprendre à un moment, parfois ne pas bien apprendre est révélateur
d'un manque de confiance. De fait, on n'apprend pas bien pour se dire : "Finalement,
si je n'ai pas bien réussi ma scène, ce n'est pas parce que je
n'ai pas de talent, c'est parce que je n'avais pas bien appris". Comprenne
qui peut, l'être humain est complexe! (rires) Alors, là, j'ai bien
appris mon texte, et, c'est aussi bête que ça, ça m'a aidé.
Mais c'est vrai que j'en ai chié, vraiment, je me faisais et refaisais
les scènes, j'ai pris une petite caméra DV, je me mettais derrière
mon bar chez moi et je me faisais les scènes! Tout ça pour me
dire: "Ça tourne!" et me mettre en situation... Je te l'avais
dit ça, Zabou? Non?

Zabou: Autant pour Isabelle c'était difficile de toujours garder à
l'esprit où elle en était de l'évolution de sa maladie,
autant au niveau texte, c'est Bernard qui avait beaucoup de choses à
dire. Il y avait même des pavés. Et je tenais à ce qu'il
sache le texte à la virgule près. Parfaitement. Pour être
libre. La liberté de choisir à quel moment on peut s'arrêter.
La scène du baiser dans le musée, par exemple, on l'a faite plusieurs
fois. Isabelle avait très chaud avec son manteau. Elle était toute
rose de chaleur! Et à un moment, elle ne lance pas exactement la bonne
question a Bernard, mais comme il était très sûr de son
texte, il a tout de suite rattrapé le coup. Et du coup, ça donne
quelque chose de magique, un fou rire. Ils étaient tellement sûrs
du texte qu'ils pouvaient rattraper la scène où ils voulaient.
Sinon, ça aurait été beaucoup plus aléatoire et
il aurait fallu 20 semaines de tournage.

Bernard Campan: Le talent, c'est du travail et des erreurs!

Zabou: Oh, Bernard, c'est beaaauuuuu! (Rires de Campan et Zabou) Mais c'est
vrai que j'étais très chiante sur le texte. Je ne voulais pas
de l'à peu près. Et c'est drôle, parce que l'autre jour,
je relisais le scénario, et je me disais: "Bernard a dit tout à
la virgule". Mais l'émotion est là, et il "surfe".
C'est aussi comme les gammes du pianiste de jazz, avant de faire de l'impro,
il les connaît...

Vous étiez tendue pendant la première projection publique
du film?

Zabou: J'avais l'impression que tout le monde détestait le film, je
trouvais presque tout atroce! Mon travail, je le trouvais souvent pas bien.
Mais les acteurs, Bernard et Isabelle, je les ai trouvés tout le temps
bien. Il n'y a pas une fois où je me suis dit: "Ah, ça, ils
auraient pu mieux le jouer!" Ça arrive souvent, ça... mais
il n'y a pas eu une fois où j'ai eu un bémol sur leur jeu. Et
pourtant, je suis très difficile comme spectatrice... Mais là,
pour moi, c'est le top. Sans que ça soit des "performances"
d'acteurs. Je n'aime pas quand on sent le truc :"Oh, t'as vu, là
il met toutes ses tripes!" Non, je trouve juste qu'ils ont travaillé
en osmose, parfaitement, et ça m'impressionne toujours quand je les regarde
jouer.

Finalement, dans le film, le meilleur acte thérapeutique, c'est l'amour.
Vous y croyez?

Zabou: Oui, j'y crois, bien sûr. C'est d'ailleurs ce que dit le docteur
Licht, joué par Bernard Le Coq. C'est aussi ce que m'a dit le neuropsychologue
avec qui j'ai bossé. Il m'a dit: "Un grand médecin doit les
laisser vivre..." Je lui ai dit: "Même pour 6 mois de bonheur?"
Il m'a dit: "Non, même pour une nuit d'amour..." J'ai trouvé
ça fabuleux! Et qu'il me dise aussi: "S'il la laisse partir, c'est
vraiment un grand médecin..." J'ai trouvé ça émouvant
que ce type qui connaît la médecine dise tout à coup que
la medecine fait une révérence devant l'amour, cette espèce
de grâce ultime. Et ce type s'incline devant ça, la médecine
s'incline devant ça, et c'est formidable. Et je l'ai écrit parce
que c'est venu de lui. Il s'agit du professeur Poncet de l'hôpital la
Timone, à Marseille. J'ai beaucoup travaillé avec lui, et avec
une amie orthophoniste qui m'a expliqué la scène d'Au Clair de
la Lune. Elle m'expliquait que pour les aphasies très profondes, on faisait
chanter des chansons enfantines, qui sont des chansons de mémoire profonde.

BC: En voyant le film, je me suis rendu compte à quel point tu t'étais
documentée. Tu as demandé, t'as cherché, etc. Même
la recette du gâteau, tu l'avais vue dans un reportage! Et pourtant, le
film, c'est de la poésie, comme si tu l'avais inventé...

Zabou: Parce qu'on est limité à sa propre imagination. On ne
peut pas imaginer ce qu'on ne connaît pas. Mon imaginaire est limité
à ma propre connaissance, donc c'est en allant dans l'imaginaire et la
connaissance des autres qu'on peut travailler son propre imaginaire.

Isabelle Carré a la réputation d'être bosseuse, de faire
énormément de recherches avant les rôles. Vous confirmez?

Zabou: Quoi??! Elle fout rien, c'est une glandeuse.

BC: Elle picole avant les scènes, elle est bourrée.

Zabou: Elle boit, c'est une horreur. Et puis, elle sent pas très bon.
(Rires) Non, elle est trop mignonne, on l'aime beaucoup. Toi aussi, tu l'aimes
beaucoup?

BC: Ah, tu avais remarqué?

Zabou: Oui, elle travaille beaucoup. C'est une grosse bosseuse. Elle a été
au centre de l'Alzheimer, elle a rempli des carnets. Elle a regardé des
K7... Pied au plancher! (rires)

Et Bernard, avec tout le vin exposé dans le film, vous n'avez jamais
été tenté de vous saoûler pour oublier certains tracas
du tournage?

BC: Non. Mais Zabou m'a posé la question au tout début du film.
"Tu aimes le vin?", tu m'as demandé. J'ai dit: "Oui, j'aime
bien, le Bordeau, et tout..." "Ah, très bien" m'as-tu
dit. Je ne suis pas connaisseur, mais j'aime bien! J'adore les Bordeau. C'est
pas que j'aime pas les Bourgogne, mais j'adore les Bordeau! (rires)

Vous connaissiez déjà sûrement Zabou la comédienne,
mais la réalisatrice, quelle idée vous en faisiez-vous? Vous aviez
quelques appréhensions, vous étiez curieux?

BC: Pour répondre précisément à la question, je
n'étais pas très curieux, j'étais sans doute trop angoissé
par moi-même. Donc c'est vrai que je ne me suis pas trop posé de
questions sur Zabou la réalisatrice. Et puis, dès le premier jour
où elle m'a proposé le scénario, elle s'est posée
en tant que réalisatrice par rapport à moi. C'est à dire
qu'elle m'a à la fois rassuré, et un peu materné. Les comédiens
ont toujours besoin d'être paternés ou maternés. Et donc,
dès le départ, j'avais affaire à la réalisatrice,
et ça s'est passé de manière extraordinaire. Ce que j'ai
ressenti dans la manière que Zabou a eue de me diriger, ça a été
très, très fort. Elle entrait à l'intérieur de moi,
je terminais une scène et je voyais tous les endroits où ça
coinçait un peu, et elle me remettait tout en place, j'étais un
instrument, un piano, et tu pianotais sur moi!

Zabou: Oh non!

BC/ Mais si! Je veux dire, même en tant qu'être humain, on a besoin
de sentir dans la vie qu'on est un instrument...

Zabou: Oh noooon!

BC: Mais si! Et puis, on sait jamais, je suis peut-être un très
bon instrument, je suis peut-être un Stradivarius.

Zabou: Mais non, tu fais ce que tu décides de faire toi-même.

BC: Oui, mais là, on se sent modelé, il y a cette image de se
sentir modelé, le créateur est souvent associé à
un sculpteur. Et là, c'est extraordinaire, c'est une osmose. Bon, c'est
vrai que je n'ai pas été dirigé par 50 réalisateurs
dans ma vie, j'ai une petite expérience, mais j'ai 43 balais et je sais
que Zabou est d'ores et déjà une extraordinaire directrice d'acteurs.
Ah coupez, là, c'est trop d'émotion! (rires) ... Moi ce que j'aimais
bien, c'était les petits mots que tu disais avant les scènes.
Isabelle te disait: "Dis-nous un petit mot à l'oreille". Alors
Zabou disait un petit mot à l'oreille, et paf, on partait avec le bon
feeling. Alors, ça, si c'est pas diriger ses acteurs, c'est quoi?

Zabou: Diriger, c'est le bon mot. C'est moins pianoter sur un piano que danser
un tango avec quelqu'un! (ils se livrent à la gestuelle du tango) Dans
le film, il y a un personnage, joué par le réalisateur Denys Granier-Deferre
qui est atteint d'aphasie, et qui ne dit que "To! To! To!" Et pour
les scènes entre Bernard Lecoq et moi, j'ai demandé à Denys
de nous diriger et de m'aider. J'aurais pu le faire toute seule, mais c'est
super agréable de se laisser diriger... Il n'y a aucun problème
de pouvoir ou d'égo. Si Bernard me mettait en scène, j'écouterais
tout ce qu'il me dirait, je boirais ses paroles et je serais totalement confiante...

BC: J'ai une idée de porno, là, mais je sais pas si tu serais
d'accord. Avec mon copain Marc Dorcel... (rires)

Zabou: Vous savez que Bernard est tombé tellement amoureux de l'équipe
du film qu'une partie est partie sur Les Rois Mages?

BC: Ah oui, c'est vrai, et ceux qui ne sont pas venus, c'est parce qu'ils ne
pouvaient pas venir. Mais c'est vrai que dix à quinze personnes sont
venues du Zabou sur les Inconnus si on peut dire comme ça... Et ils en
ont chié avec Les Rois Mages! (rires)

Zabou, il paraît qu'étant plus jeune vous n'aviez pas vraiment
envie de devenir comédienne. Alors, quel parcours accompli depuis...

Zabou: En fait, la mise en scène me plaisait, l'écriture, mais
pas le jeu. Mon papa est scénariste, auteur et comédien et ma
mère est comédienne. Donc j'avais plutôt envie de mettre
en scène avec tout ça. Donc j'ai joué, j'ai appris sur
le tas et sur le tard, et je suis arrrivée seulement maintenant à
faire mon premier film. Mais j'adore ça. Même si je trouve ça
super long... Vous vous rendez compte, elle a trois ans, l'idée de ce
film. C'est épuisant... Alors, il faut garder la petite flamme jusqu'au
bout. C'est mon amoureux qui appelle ça la "petite flamme"
et il a raison! Tant qu'on est dans la fabrication, ça va encore, il
y a l'écriture, la préparation, le tournage, le montage, l'étalonnage,
le mixage, mais maintenant tout est fini, je me sens un peu vide, et en même
temps, avant la sortie, le bébé n'est pas encore vraiment né...
C'est très curieux. On a envie que le public l'aime, ce bébé,
et en même temps c'est très étrange... Maintenant, je vais
répéter au théâtre, donc comme ça j'oublierai
un peu...

Entretien réalisé au Festival de Saint Jean de
Luz 2001 par Robin Gatto, Yannis Polinacci & Frédéric Leconte

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