Et voila! Tous installés! La centaine de participants du festival a été repartie dans 4 hôtels différents, de part et d'autre de la petite station de Valloire. Une station qui a su rester un village alpin: toute en pierre et en bois, avec son clocher, sa boulangerie, son torrent... Pas de tours de béton, pas d'immenses parkings et pas de cars déchargeant des troupeaux de vacanciers criards, juste... un cinéma !

La plupart des personnalités se connaissent déjà, soit parce qu'elles font partie du noyau dur qui revient chaque année (à Valloire en hiver et au Cap d'Agde en été : ces 2 festivals sont organisés par Patrick Jorge), soit parce qu'elles se sont croisées auparavant sur l'un ou l'autre tournage.... Et puis, y a le train : quelle bonne idée de faire partir tout le monde dans le même train ! Idéal pour tisser de premiers liens !

C'est ce que j'ai fait, moi qui connaissais à peine 3 ou 4 personnes (la famille Coesens, Pierre Deny, Ambroise Michel...). J'ai sympathisé avec Fabrice Maruca, l'un des réalisateurs qui présentent un court en compétition, et il s'est offert d'être mon guide attitré ! Et en effet, les actes ont rejoint la parole et il s'est chargé de me présenter plusieurs de ses amis.... Trois heures de TGV ne se seront jamais aussi vite écoulées !

Quand je pense que la veille au soir, je végétais mollement dans mon lit, en train de me demander si j'allais vraiment partir dans l'état où j'étais. J'en étais en effet à mon 4ème jour de grippe, et la fièvre venait à peine de baisser....

Aucun regret d'être venue : l'altitude et la bonne humeur générale, ca requinque ! Ici, pas de regards en coin ni de sourires pincés, pas de robes longues ni de smokings, pas de clans, pas de jalousie ni de mépris, pas de speed dating (c'est-a-dire d'echange-minute de cartes de visite). Tout le monde est là pour se détendre et pour se voir pour une fois en dehors des plateaux de tournage et des cocktails mondains.

D'ailleurs, 3 comédiennes (Caroline Bourg, Karine Delgado, Charlotte Bourrelly) ont eu la bonne idée, pour apporter un brin de fantaisie, de se déguiser en « fées d'hiver ». Et elles gardent leur robe colorée même quand elles skient (attention, chaussettes, chaussures et skis assortis à la couleur de la robe !).

Un autre qui contribue à faire de ce festival une fête, c'est Patrick Adler, qui a accepté d'endosser avec une extrême légèreté la lourde responsabilité de maitre de cérémonie ! A l'ouverture du festival, le temps de la montée des marches sur le tapis rouge, il a fait les présentations avec un humour auquel personne n ‘est resté de glace, malgré le froid....

Au programme des projections, le premier soir, on a droit à quelques courts métrages plus ou moins réussis, et à un long que le réalisateur, JF Davy, a délibérément décidé de nous montrer avant qu'il soit fini.... Titre provisoire : « La tricheuse ». On nous remet une grille d'évaluation à compléter le plus honnêtement possible... C'est un risque à prendre.... c'est le real qui a choisi de prendre ce risque, mais ce sont les acteurs qui en subissent les conséquences : un film non étalonné et non mixé, ca ne met jamais un acteur à son avantage.... Et pourtant, je les ai trouvés formidables (j'avoue avoir un faible pour Helene de Fougerolles). L'idée du film est bonne, mais le scénario est un peu tiré en longueur et j’ai vraiment eu l’impression d’avoir à faire avec un téléfilm… Et puis le titre ne me paraît pas judicieux : notre héroïne n’est pas une tricheuse, mais plutôt une femme qui se fait entrainer dans l’effet boule de neige d’un premier mensonge, qui en entraine d’autres… Bon, on me demande de critiquer, alors je critique… Mais je suis loin d’avoir eu envie de quitter la salle !

Le lendemain, j'assiste à la suite des courts en compétition : décevants, pour la plupart. La séance termine par une surprise (bonne ou mauvaise selon les gouts...) : une projection en avant première d'un court métrage ( appartenant à une série de courts produits par Laurent Tolleron et Ciné Cinéma) qui flirte  sans beaucoup de délicatesse avec le paranormal...

Enfin, le dernier soir, j'abandonne l'idée d'aller voir les derniers courts et je me rabats sur « Musée Haut, musée bas », un film produit par Dominique Besnehard (présent).

Mais Festivalloire, ce n'est pas seulement des films, c'est aussi du ski ! Forfait et location du matériel sont gracieusement offerts et on se régale 2 jours durant. A midi, break au resto d'altitude, tout le monde se retrouve, et j'en profite pour faire mes interviews.

Tout le monde ne skie pas : il y a les malades (dont je faisais partie le 1er jour), il y a les acteurs en tournage (et qui ne peuvent pas prendre le risque de se casser une jambe), il y a ceux qui tournent leur court en live (8 films seront tournés pendant le festival), et enfin il y a ceux qui ont passé l'âge (comme notre Marthe Villalonga adorée, qui pète pourtant la forme ! impressionnante !).

Par contre le soir, après le repas, skieurs et non skieurs vont finir la journée en beauté dans la discothèque du village ! On a même fait une soirée bowling. Je me suis faite écraser par les seniors qui jouaient avec moi… Enfin, au sens figuré ! D’ailleurs j’ai tellement aimé ca que je vais leur proposer de remettre ca prochainement à Paris !

J'ai trouvé tout le monde adorable, et je pense bien que je reviendrai.... Le revers de la médaille d'un festival « familial », c'est que la sélection des films est peut-être parfois un peu basée sur le copinage... Mais bon, tout ca est tellement bon enfant !

Voilà une bonne manière de commencer l'année !