Photo © Jean-François Robert 

L’homme sans sous-titres 

Vincent Lindon est unique. Son royaume est celui du talent où ses personnages se nourrissent de ses rôles. Il n’est ni au-delà ni en-deçà mais toujours juste, il interprète et ne viole jamais les répliques. Sa puissance et son intimité le rapprochent à la fois de James Cagney et de Spencer Tracy mais aussi d’Humphrey Bogart dans SABRINA. Bien sûr, il est aisé de penser à De Niro dans TAXI DRIVER et à Tom Hanks, mais ne serait-il pas plus intéressant de regarder tous ces acteurs en pensant à Vincent Lindon ?
Dans tous ses films, on vit le cinéma. Sa carrière est associée aux plus grands cinéastes français d’hier et d’aujourd’hui, et ainsi à toutes les récompenses internationales des plus grands festivals, dont la Palme d’or et l’Ours de Berlin lors de leurs dernières éditions. Le public ne s’y trompe pas, faisant d’UN AUTRE MONDE, le dernier film de Stéphane Brizé, un beau succès.
À dessein, dans cet hommage, nous le verrons en Président de la République, en ouvrier, en patron, en grand reporter, en officier de marine, en mari protecteur et défenseur, en pompier miséricordieux. La quête de la vérité devient chez lui l’exigence d’une enquête de l’absolu, un polar noir et lumineux, comme le soleil de la mélancolie.  

Bruno Barde,

Vincent Lindon donnera une master class
vendredi 8 avril à 15h - en accès libre et gratuit

Jury

Pour sa première édition à Reims, c’est à des personnalités à l’expertise incontestable que le festival a choisi de confier sa compétition, affirmant ainsi l’ambition de consacrer un palmarès de prestige.
À commencer par le président de ce jury : un immense acteur rodé aux rôles de parrain, à la présence aussi délicate qu’intense, discret et puissant à la fois, le Marlon Brando français que Michel Piccoli qualifiait d’« acteur fauve », c’est bien sûr Niels Arestrup.
Il sera à la tête d’une solide équipée constituée d’une grande dame du cinéma français, une femme d’action qui a mis sa carrière au service de la création, depuis le Forum des images, en passant par MK2, le Festival de Cannes, le CNC, Arte et aujourd'hui les César : ce sera Véronique Cayla. À ses côtés, Hervé Le Corre, l’un des auteurs de romans noirs les plus talentueux de la littérature française contemporaine, qui puise aux sources de la rage sociale du polar et de sa poésie incandescente ; Florian Emilio-Siri, originaire du Grand Est, amoureux du cinéma américain et qui partage avec l’auteur son attirance pour le thriller social en se confrontant aux grandes failles historiques de l’histoire française ; Hélène Fillières, mémorable Mafiosa à la télévision et réalisatrice volontaire, tiendra fermement la cordée de son œil cinéphile aguerri ; Sébastien Marnier, écrivain et cinéaste « générationnel », qui participe du renouveau du genre et d’un cinéma sans œillères, tout en se faisant témoin et penseur de son époque ; puis il y aura Géraldine Pailhas, le cinéma chevillé au corps, adepte de l’excellence, actrice de passion, de celles qui n’ont pas peur du noir.