Le Festival International du Film de Fribourg (FIFF) a ouvert sa 39e édition jeudi soir, avec une Cérémonie d’ouverture empruntant les codes du film d’enquête, mis à l’honneur cette année par la section Cinéma de genre : Meurtres et mystères. Les personnalités invitées à cette cérémonie (avancée d’un jour pour éviter la collusion avec la remise des Prix du cinéma suisse à Genève) ont découvert Champions of the Golden Valley, projeté en première internationale, en présence de l’équipe du film. Le public est convié à plonger à son tour dans ce documentaire passionnant le vendredi 21 mars. La directrice de l’Office fédéral de la culture (OFC) et le syndic de la Ville de Fribourg ont rappelé la nécessité du FIFF, tandis que Thierry Jobin, directeur artistique du Festival, a officiellement ouvert une « parenthèse FIFF », généreuse et bienveillante.

Sur scène, un décor de film noir. La maîtresse de cérémonie Julia Roos a pris place et, avec l’appui d’une vidéo dévoilant le tableau d’enquête de l’édition 2025, a transmis les salutations officielles à la manière d’une inspectrice de police. Un clin d’œil à la section Cinéma de genre : Meurtres et mystères, en contraste parfait avec une cérémonie résolument souriante, promesse de 10 jours de générosité et de bienveillance. Le président de l’Association FIFF, Mathieu Fleury, a relevé la capacité du Festival à ouvrir et aiguiser les regards : « Au moment où, partout dans le monde, l’égoïsme, l’ignorance et le rejet ferment les portes, le FIFF ouvre grand ses écrans de cinéma sur la communauté humaine, la diversité des regards et la pure beauté. »

Thierry Steiert, syndic de la Ville de Fribourg, a ensuite pris la parole pour rappeler l’impact positif du FIFF, au-delà des salles de cinéma, autant sur l’engouement du public que sur le rayonnement de la région : « Durant une dizaine de jours, le FIFF nous emporte dans un monde rempli d’émotions, de bonheur et de rencontres inoubliables. Il contribue de manière unique au rayonnement de la ville et du canton de Fribourg, sur le plan national et international. » Un enthousiasme confirmé par Carine Bachmann, directrice de l’Office fédéral de la culture, qui a, pour sa part, salué « un festival généreux, qui s’ouvre à toutes les cinématographies, à tous les propos, et qui s’adresse à toutes et tous, dans une vraie culture du dialogue et de la démocratie ». Elle a conclu sur l’importance de soutenir publiquement une manifestation comme le FIFF, en rappelant que « l’Office fédéral de la culture est heureux d’être son fidèle soutien depuis tant d’années ».

Thierry Jobin, le directeur artistique du FIFF, a hésité à compléter ces fervents discours en adoptant la posture classique du bad cop face au good cop : « Comme ça semble être la mode un peu partout de nos jours, j’ai d’abord pensé être brutal ce soir. Ce ne sont pas les sujets qui manquent pour s’énerver un bon coup. » L’assistance a frissonné avant qu’il poursuive : « Mais je ne vais pas y arriver. Même si beaucoup de films, cette année, décrivent une humanité qui vire à la bestialité, ce n’est justement pas ce genre d’attitude qu’on trouve au FIFF. La parenthèse FIFF, c’est une plateforme de rencontres qui changent la vie dans le bon sens, de souvenirs inoubliables, de réseautage unique dans l’année, de nuance dans le torrent des fake news, de sourires et d’humour, et de découvertes impossibles à voir ailleurs. Et cette année, à toutes ces promesses, j’aimerais en ajouter une, peut-être encore plus forte que la bienveillance : une promesse de gentillesse. »

Dans cet élan, le directeur artistique du FIFF a invité l’équipe du film d’ouverture à le rejoindre : Ben Sturgulewski et Katie Stjernholm, réalisateur et productrice du lumineux Champions of the Golden Valley, ainsi que le protagoniste principal de ce documentaire, Alishah Farhang. Ce dernier, coach de ski formé sur les pistes suisses, apparaît comme un personnage rassembleur et optimiste, organisateur de la première course de ski des montagnes afghanes. Un projet interrompu par l’arrivée des talibans... Ce documentaire sera diffusé plusieurs fois le vendredi 21 mars : en journée, dans le cadre du programme scolaire Planète Cinéma, qui réunira, cette édition encore, plus de 11’000 cinéphiles en herbe ; puis lors de deux projections publiques, à 18h30 et à 20h30, à chaque fois en présence de l’équipe du film.

Compétitions longs et courts métrages, films d’investigation, panorama du cinéma sri-lankais contemporain, films cultes sélectionnés par Jérôme Paillard, frissons nocturnes ou encore séances familiales sont à découvrir du 21 au 30 mars à Fribourg.

Billetterie et programme complet sur fiff.ch.