ISERE J2

Après un lever un peu trop tardif à mon gout, je me prépare un solide p'tit dej, j'écris mon compte-rendu de la veille et je pars skier sur les coups de 11h. Aujourd'hui, il fait grand beau, ce sera ski de piste. Je vais donc chercher mon forfait, je chausse mes skis de rando mis en mode descente, qui avaient été rapportés au magasin suite à un mauvais réglage des fixations, et là, rebelote : une fixation trop courte, impossible de rentrer le talon. Je retourne en maugréant au magasin, où ils se rendent enfin compte du problème : on m'avait donné deux chaussures de pointure différente, et comme on règle les 2 skis avec la même chaussure, ça crée forcément des problèmes...

Me voilà finalement repartie avec des skis de piste, vu que je compte utiliser mes 2 jours de forfait offerts aujourd'hui et demain... C'est un régal : je n'avais plus skié depuis 2002, je retrouve instantanément les sensations et je jouis un maximum des remontées ensoleillées en télésiège, pendant lesquelles je prends bien soin de retirer mes lunettes et fermer les yeux pour amoindrir l'effet mineur (2 disques blancs autour des yeux). La contrepartie du soleil, c'est la soupe : une neige si molle et si poisseuse qu'elle forme des amas dans lesquels les skis s'embourbent facilement... Je parcours tout l'espace Killy en essayant de rester le plus possible en altitude pour éviter cette soupe. Dans l'ensemble, je trouve les pistes plutôt courtes et plutôt surcotées (les pistes noires n'ont souvent qu'un petit mur raide).

A 17h, je rentre sur les genoux et je file au Centre des Congrès.

Le premier film, Paris-Jérusalem, me fait une impression mitigée. Un jeune couple part en voyage de noce à Jérusalem... à pied et sans argent ! Ils comptent sur l'hospitalité des gens et se placent donc dans une situation de dépendance, de fragilité et d'obsessivité (la quête d'un toit et de nourriture) qui les éloigne peut-être un peu de ce qu'une telle marche pourrait leur apporter... Mais pour eux ils s'agissaient de tester une relation non marchande aux sociétés qu'ils traversaient... Et de tester leur couple, par la même occasion, qui a été mis à rude épreuve, comme vous pouvez le concevoir...

L'autre film de la soirée que j'ai tenu à voir était consacré à l'homme Patrick Berhault. Je dis « homme », car le portrait que Gilles Chappaz en dresse dans « Berhault » ne le réduit pas à sa personnalité d'alpiniste...  Le personnage public, emporté par la montagne en 2004, beaucoup le connaissent déjà. Ici, il s'attarde sur l'intimité de cet homme, en particulier grâce aux témoignages de Patrick Edlinger, Laurent Chevallier (réalisateur de ses premiers films) et Philippe Magnin (le compagnon de cordée témoin de sa mort). Un film émouvant en clair-obscur...

Après toutes ces heures de ski et de projection, je mourrais de faim et la brasérade qui m'attendait au restaurant n'a pas fait long feu ! Lors du repas, j'ai enfin pu faire plus ample connaissance avec les autres invités du festival, tous très sympas.

A minuit, j'attendais avec impatience la navette qui devait me ramener à l'hôtel, et je ne pensais plus qu'à mon lit, quand on m'a sollicitée pour une demande bien saugrenue... Demain je vous dirai l'engrenage dans lequel je me suis fourrée, en acceptant à contre cœur...